Massaja
Lettere

Vol. 5

/137/

938

Al padre Domenico Gouttes da Castelnaudary OFMCap.
ministro provinciale di Tolosa – Carcassonne

[Roma, inizio di marzo 1882]

[F. 1r] Un million de remerciments et une éternelle et bien humble reconnaissance, pour la lettre que V. G. m’a écrite, au commencement de ce mois. C’est S. Joseph qui vous l’a inspirée, Monseigneur, et je vous en suis plus reconnaissant que je ne puis vous le dire. Mais aussi, Monseigneur, je voulais toujours écrire à V. Grandeur. Après notre séparation, à Nice, et après les dernières lettres échangées entre nous, j’ai fait, en Espagne, un voyage de deux mois, pour visiter mes enfants exilés; et, au retour, j’ai été archipris par ceux qui sont restés en France; et qui, bien que peu nombreux, me donnent plus de sollicitudes et d’embarras que au temps où ma Province était réunie. Dieu le veut! Fiat. Mais Sa gràce et Sa protection deviennent visibles tous les jours, davantage, et je l’en remercie de tout mon cœur. Aidez-moi, Monseigneur, à le mieux fair e tous les jours, comme son [f. 1v] [cette] intervention se montre chaque jour, visible et palpable.

Monseigneur Taurin m’a tenu au courant de ses faits et gestes, comme aussi de la situation où sont nos missionnaires. Le P. Louis de Gonzague aussi m’a écrit d’Harar, et il se plaint, Monseigneur, de n’avoir point de vos nouvelles. Il est vrai que la lettre à laquelle j’ai le tort de n’avoir point encore répondu est écrite de l’année dernière, et que sans doute depuis, V. G. lui aura écrit pour le consoler de /139/ l’absence et l’encourager à poursuivre ses conquètes en pays Galla, le vais lui écrire et lui donnerai de vos chères nouvelles, Monseigneur.

Je recevrai, Monseigneur, le nombre d’exemplaires de la vie des Pères Agathange et Cassien, martyrs de l’Abyssinie, que V. Grandeur voudra bien m’envoyer. Nous les ferons distribuer à nos Tertiaires de France, en les engageant à la confiance la plus grande à ces deux martyrs de l’ordre capucin. J’espère qu’ils se décideront à obtenir de Dieu des miracles qui puissent vous faciliter, Monseigneur, l’œuvre de leur Béatification. Cette vie écrite par votre Grandeur qui a si bien suivi, dans ces lontains pays, les traces de ces deux apòtres, fera une grande impression et vous donnera, je l’espère, les moyens de determinar la Sainte Eglise à les élever sur les autels. [F. 2r] Les temps que nous traversons, sont si lamentables, qu’il nous faut-bien avoir des occasions puissantes de détourner nos yeux attristés de cette pauvre terre, pour les élever vers le ciel.

Mon neveu me tient au courant de tout, à mesure que l’occasion s’en présente. Même j’ai vu, avec un grand plaisir que le Conseil de l’Œuvre de la Propagation de la Foi, s’est souvenu de mon attachement à la Mission des Gallas où j’avais espéré d’aller porter mes os. Il avait cessé de m’envoyer les aumônes qu’il alloue à la mission. Cela me causait une certaine peine, parce que je croyais qu’on ne voulait plus de mon dévouement pour elle. A mon grand plaisir, on a repris les habitudes d’autrefois; et j’en ai bien remercié le bon Dieu, comme d’une grande grâce rendue, quand je pensai avoir mérité de la perdre. Comme vous, Monseigneur, je suis persuadé que le temps n’est pas opportun de vendre la propriété de Saint Barnabé. Mieux vaut attendre que nous soyons dans une situation moins troublée et moins tourmentée que celle où nous sommes. Dans un temps régulier, on pourra doubler le prix de la vente de ce terrain, fort bien placé pour y construire, parce qu’il est à proximité de la ville.

[F. 2v] Une lettre du P. Julien qui est à Harrar, du 4 décembre dernier, nous apprenait que MM. Cecchi et Antonelli étaient à Harrar, en route pour l’Italie et que tous deux avaient profité de leur séjour dans cette ville pour faire leur jubilé. Ils sont partis avec Monseigneur Taurin, dit la même lettre, ont donne des nouvelles du Chewa oh le P. Ferdinand se porte bien, mais languit un peu, cela se comprend, de recevoir des renforts. Enfin ces MM. ont raconté la mort du pauvre Leon des Avanchers, dont ils ont été les témoins, il y a bientôt deux ans. J’avais vu leur lettre à la Société géographique à Rome, quand je suis allé vous rencontrer, Monseigneur, à Turin l’an dernier.

Je vous prie, Monseigneur, d’offrir mes souvenirs, bien affectueux et très-respectueux à Votre cher Secrétaire le P. Erasme de Montiglio que j’ai eu l’avantage de connaìtre à Turin.

[Questa lettera va anticipata tra i nn. → 929 e → 930]