Massaja
Lettere

Vol. 1

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Al barone C. du Havelt
procuratore di M. a Parigi – Parigi

F. 14r

Corosco (Nubie inferieure) 10/8/1851

Lettre de Mgr. Massaja à M.r le Baron du Havelt, dans laquelle, après avoir accusé reception de la Brochure sur la Propagande Mussulmane, et dit qu’il ne sait pas l’effet qu’elle a produit dans le public il exprime son regret pour ne pas pouvoir plus souvent écrire à cause qu’il entre dans [f. 14v] des pays sauvages hors de communication de l’Europe, et puis il ajoute: «Je vous dirai seulement que j’eus le bonheur de voyager ensemble avec un noble Parisien le C.te de Saye, qui à son arrivée à la capitale vous donnera des détails de mon voyage jusqu’à la première cataracte. Si ce Monsieur n’eùt pas eu la bonté de m’inviter dans sa barque, j’avais déjà repris ma vie sauvage en mangeant sans cuisinier. De celui ici vous pourrez entendre plusieurs renseignements sur les Coptes, qui pourraient former la continuation aux mémoires sur cette nation très intéressante. Ici ne manquent que les missionnaires et les moyens pour faire des catholiques en grand nombre et de peuples qui se font une gloire d’être appellés Francs ou Français lorsqu’ils sont catholiques. Ici parmis ces sauvages je pense aux soirées passées à Paris au milieu du luxe de la capitale: Ces pensées me sont d’un côté très agréables pour les personnes que j’aime mais à présent il me semble de rêver... Dans un mois j’arriverai à Chartum, d’où je donnerai une petite relation sur l’Egypte, qui servirà de continuation à ce que j’ai fait. Après je n’oserai pas de donner des longues relations de peur qu’elles se perdent etc.

M.r Massaja

Note. Mgr. Massaja est parti de Corosco, a traverse le désert affreux de l’Atrocur jusqu’à Berber dans la Nubie Supérieure, en s’arrètant a Abu-Hammed. Ce désert est dépendant de l’Egypte et confié au soin du Chef de la tribù des Ababda, qui avant la conquète de Mahhamed-Aly était le Roi d’une partie de la Nubie Supérieure. Le Chef exerce une espèce de dictature sur les Ababda fornissant les chameaux aux voyageurs pour passer le désert sous la conduite d’un Habir, moyennant une récompense à celui-ci de 90 piastres (18 francs) à celui-ci (90 piastres pour chaque chameau de Corosco à Berberi).