Massaja
Lettere

Vol. 4

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Al padre Leone Golliet des Avanchers OFMCap.
missionario apostolico dei Galla – Ghera

[Birbirsa – Finfinni, 27 novembre 1870]

[F. 2r] Comme vous le dites fort bien dans vos lettres: il est urgent d’introduire une certaine régularité dans l’administration, autant que le permettront les circonstaces – C’est pourquoi l’intention de Monseigneur [Massaja] est de rattacher directement à lui chacune des maisons de la mission [f. 2v] d’en recevoir des courriers, de subvenir à leurs besoins autant que ses ressources le permettront: – C’est pourquoi envoyez au moins un courrier par an directement à Monseigneur et à moi – les frais du courrier étant à notre charge: accompagnez-le d’un état détaillé de votre situation, qui puisse nous renseigner et nous permettre de vous envoyer en connaissance de cause un homme capable de vous succéder. Ainsi par rapport à votre maison – quel est le nombre de gens qui la compose? – quelle est leur condition? – quel service on peut tirer de chacun d’eux? – s’ils sont mariés ou non? – leur conduite.

Votre maison paraît avoir un grand nombre de femmes – ce nombre, sont-ce des enfants, des jeunes filles, des femmes d’un âge mûr – que pensez-vous faire de ces jeunes filles, des enfants qui grandiront; pensez-vous les marier, les maintenir dans le célibat – Ce grand nombre de jeunes filles ne sont elles point un péril, pour vos jeunes gens à l’intérieur, un scandale à l’extérieur? Quelles précautions avez-vous prises pour le bon ordre intérieur de votre maison que je crois bien difficile à maintenir avec un si grand nombre de femmes. – En est-il parmi elles qui offrent quelques garanties [f. 3r] morales? – Tous ces renseignements peuvent nous être utiles à nous-même; car la bonne organisation d’une maison au point de vue moral, édifiant, économique me paraît dans ces pays un grand problème. Qu’il nous arrive des missionnaires, nous ne pouvons vous en envoyer un sans savoir d’avance dans quelles conditions morales nous le plaçons: Car à vrai dire, mon bon Père, je ne me résoudrai jamais à envoyer un religieux sans me rendre compte des moyens qu’il aura pour son salut personnel ou des périls qu’il encourra: vous le comprenez facilement vous-même.