Massaja
Lettere

Vol. 5

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A monsignore Taurino Cahagne da Heubécourt OFMCap.
vicario apostolico della missione dei Galla – Harar

[Frascati, 30 novembre 1882]

[F. 1r] C’est avec une bien grande joie que j’ai reçu de vos bonnes nouvelles par votre lettre du 30 9.bre – Plusieurs mois s’étant écoulés sans aucune missive de votre part ce qui n’avait pas manqué de nous mettre dans l’inquiétude – Gràce a Dieu, tout est assez bien de votre coté et du notre. [...]

[F. 1v] Ici nous sommes sur le point de changer de gouverneur. Sera-ce à notre avantage? L’influence anglaise se fera sentir nécessairement dans le choix du successeur. Sera-ce dans un sens chrétien un peu large – Un signe des temps nouveaux. C’est qu’on attend 14 employés [f. 2r] pour les bureaux (effendi) qui tous sont chrétiens – Est-ce que S. Em. le Cardinal Howard ne pourrait nous aider de son /159/ influence dans la situation actuelle? Ayez la charité d’y refléchir, et d’interroger Son Eminence elle-méme – L’influence en Egypte est maintenant à Monsieur Malet, le Consul-général Anglais – Je ne désirerais en réalité qu’un peu de libertà pour notre ministère, entravé de toute manière. La liberté de passer chez les Galla infidèles, sans y etre précédé de menaces de mort. Je remets tout cela au zèle de Votre Grandeur.

Quant à l’affaire du Père Jean je dois dire qu’à mon avis le Reverendissime Père s’est trop hâté – Il y a du visionnaire dans ce Père, sa conduite est régie par des songes, des pressentiments – Déjà il ne veut plus rester à Aden – il laisse a entendre qu’il irait volontiers à Agra, où même qu’il viendrait à Harar etc... En somme, c’était un religieux qu’il fallait remettre à sa Province: je temporisais afin de connaìtre le vrai nceud de la difficulté pour m’entendre avec son Provincial et le R.dissime Père Procureur – Maintenant le sort en est jeté.