Massaja
Lettere

Vol. 5

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A monsignore Taurino Cahagne da Heubécourt OFMCap.
vicario apostolico della missione dei Galla – Harar

[Frascati, 2 ottobre 1883]

[F. 1r] J’ai reçu hier la très-honorée lettre que Votre Grandeur m’a écrite (Frascati 2 octobre) Je recevais dans le même pli beaucoup de lettres venant du Chewa. La situation de nos Missionnaires était toujours bonne. [...]

Suivant que me le conseille Votre Grandeur, je ne manquerai point d’écrire le plutôt possible à Monseigneur [f. 1v] Secrétaire, ainsi qu’au Cardinal-Prefet; en tâchant de faire ressortir le mieux possible la situation. Quant à l’affaire d’Aden, je comprends que présentement, les Anglais ayant de fait la main sur les deux cotes du golfe: il ne serait point hors de propos qu’elle fut rattachée à la mission des Galla, autant que peut l’être une préfecture apostolique. Les circonstances sont réellement changées. Néanmoins, les motifs qui m’ont déterminé à l’origine, sont encore bien puissants. En fait, les événements m’ont retenu à peu de distance de la côte voici bientôt trois ans: mais en serait-il ainsi à l’avenir: Est-ce même désirable qu’il en soit ainsi? Une fois le Vicaire Apostolique loin parti, qui exercera secretement les fonctions de Visiteur? J’ajouterai ici, mais pour vous seul, une très grande raison – C’est le personnel qui se trouvait et se trouve encore à Aden – Il me coùte de le dire, j’ai là-dessus [f. 2r] de sérieuses difficultés – Le Vice-Prefet actuel a du bon pour son œuvre des Somaulis – mais dans la direction de la Mission, il s’est accompli des violations du droit canonique enormes, et cela par ignorance – il est vrai, mais une ignorance qui ne veut point être redressée et qui a mille échappatoires. En réalité, après toutes les querelles encore pendantes, il faudrait recommencer avec un nouveau personnel – Mais où le prendre? Le Père Ernest y restera-t-il, et dans quelles conditions? Puis ces variations perpetuelles de juridiction que semblent-elles être? A Rome y donnera-t-on un consentement? Voyez, Monseigneur, et jugez vous-même – J’ai déjà tant de difficultés sur les bras et dans l’esprit, tant d’inquiétudes pour les uns et pour les autres convient-il d’appesantir encore le fardeau?

Dites-moi vous même, Monseigneur, Votre avis à cet egard; ce [f. 2v] qui vous semble mieux, ce qui paraît être davantage la volonté de Dieu.

/196/ Je ne dirai qu’un mot de la Société de Géographie – J’entretiens quelques rapports, fort rares, avec ces Messieurs, à cause de l’influence qu’ils peuvent avoir sur le Roi de Chewa et par consequent indirectement sur nos affaires religieuses.