Massaja
Lettere

Vol. 4

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Al cardinale Giovanni Simeoni
prefetto di Propaganda fide – Roma

F. 678rEminence.

Echa-Eloi (Choa) le 5 Juillet 1878.

J’ai la douleur de vous annoncer la mort de Monseigneur Coccino mon excoadjuteur décédé dans notre résidence de Caffa le 26 février de cette année après 15 jours de maladie.

/326/ Parti avec moi en 1846, après 13 ans d’apostolat, il fut sacré sous le titre d’Evêque de Maroc le 2 Mai 1859. Je ne m’attacherai point à vous relever le mérite de cet excellent confrère – un mot suffira.

C’est que pendant plus de 32 ans de ministère dans ces contrées, il n’a jamais exprimé le moindre désir de retourner en Europe. Toujours attaché à cultiver les âmes aux quelles il s’était dévoué, il n’a jamais voulu s’en détacher. Et c’est en revenant de remplir certaines fonctions à une autre Station [f. 678v] qu’il a attrappe la maladie qui le conduit au tombeau. Il s’est donc endormi dans le Seigneur, muni des Sacrements de la S.te Eglise à l’âge de 63 ans.

La mission de Caffa inaugurée en 1859 et que j’ai dû abandonner 2 ans après a été cultivée après moi par Abba Ailu prêtre indigène jusqu’à 1875. Monseigneur Coccino est allé ensuite prendre le gouvernement de cette chrétienté nombreuse qui offre beaucoup d’espérance, mais qui par sa mort se trouve en grand péril, vu le manque absolu de missionnaires et certaines graves difficultés qui ont surgi à son décès.

Prions le Seigneur qu’il vienne en aide à cette Eglise désolée, et qu’il nous soit bientôt donné de remplir les vides si nombreux opérés en si peu d’années dans cette pauvre mission –

Veuillez agréer Eminentissime Seigneur, les respectueux hommages avec lesquels j’ai l’honneur d’être

De Votre Eminence

le très humble et obéissant Serviteur
Fr: G. Massaja V.o

P. S. Sono ammallato da tre settimane, oggi appena mi riconosco. [F. 679r] Col mezzo del Vescovo di Mondovì, o di Alba, Ella mi facia il piacere far arrivare la notizia ai parenti del defunto residenti in Cortemilia limitrofo delle due diocesi suddette.