Massaja
Lettere

[Fekeriè-ghemb, 10 novembre 1878]

[F. 1r] Nous avons à regretter la mort de Monseigneur Cocino mort à Caffa le 26 février de la présente année. La mort du vénéré prélat laisse cette mission dans un état fort précaire qui nécessitera le départ de Monseigneur Massaja ou le mien aussitôt que nous aurons reçu un renfort de missionnaires que nous attendons avec la plus vive impatience. Nous avons craint même pour les jours de Monseigneur Massaja en juin dernier, heureusement que Dieu nous Va conservé. L’affaire de la perte de tous nos effets dans le désert a été portée [f. 1v] au tribunal du gouverneur d’Argobba Wollasma, puis en instance au tribunal du Roi. Le chef de la caravane dans laquelle était entré le Père Alexis après sa séparation d’avec ces messieurs de l’expédition italienne, a été convaincu de s’être concerté avec Jean pour s’emparer de tous nos effets, en simulant les avoir livrés aux flammes. Jean a été convaincu d’avoir jeté dans l’Awach /329/ toute la correspondance et fortement suspect d’avoir avancé les jours du Père Alexis par une dose de poison. Le premier dit Abrou-Mohammed a été condamné aux dommages-intérêts que nous recevrons quand nous pourrons et le second à un emprisonnement indéterminé. Veuillez avertir l’œuvre apostolique du désastre qui nous a privé des aumônes de leur charité.