Massaja
Lettere

Vol. 5

/114/

903

Al signore Augusto Prou-Gaillard
membro del consiglio delle Scuole d’Oriente – Marsiglia

[Bastia, settembre 1881]

[F. 1r] Nous avons eu le bonheur de recevoir deux de vos lettres ce qui a été une immense joie dans toute la famille, nous les avons lues et relues.

J’ai remis au fils d’Aboubeker les lettres que vous m’avez adressées, il a été enchanté.

J’ai pareillement fait la connaisance de M.r Bremond qui songe à monter une affaire pour l’exportation du commerce du Choa. Je lui preterai mon concours [f. 1v] et si je vois quelque profit certain je pourrai verser quelques fonds dans cette affaire.

Je vous remercie de votre réponse relative à la Roumanie c’était pour avoir plus de facilité dans les affaires commerciales avec ce pays là que j’aurais désiré en être le consul... cette situation est toujours très favorable aux opérations de commerce.

Cela me donne une pensée et comme avec vous Monseigneur à cause de toutes vos bontés j’ai l’habitude de m’ouvrir comme à un pére [f. 2r] je vous livre cette pensée. N’y aurait il pas moyen par votre haute influence d’être nommé consul du roi Ménelick à Marseille cela aurait une portée très grande pour l’affaire Bremond et le Gouvernement de Choa aurait en moi un zélé défenseur de ses intérêts auprès du gouvernement français.

La question d’Obock ne saurait tarder à renaitre. L’intérêt du roi Ménelick est d’avoir en France quelqu’un qui le tienne au courant de ce qui s’y passe et qui [f. 2v] le représente auprès de notre gouvernement.

Je vous livre cette pensée, je sais que si la chose est possible je vous devrai encore cette faveur, comme je vous dois tant d’autres choses.

Je suis encouragé à tout vous dire à cause de vos paternelles bontés et l’attachement que vous voulez bien avoir pour ma nombreuse famille ne vous fera pas trouver mauvais que j’essaye d’augmenter par mes efforts son petit patrimoine.