Liber Miraculorum
Sancte Fidis
ed. Bouillet 1897

Préface

/XXX/

V

Exposons en terminant les règles que nous avons suivies pour l’établissement du texte du Liber Miraculorum.

Notre but étant de publier le Codex Selestadiensis, nous nous sommes attaché à donner de ce recueil une édition aussi exacte que possible, de telle sorte que si le manuscrit original venait à périr, on fût assuré d’en avoir la copie fidèle.

En conséquence, nous en avons reproduit scrupuleusement le texte, en adoptant néanmoins les corrections introduites par le corrector; ces corrections, hâtons-nous de le dire, s’appliquent uniquement aux fautes matérielles du copiste, et, par suite, ne changent jamais rien au sens de la phrase, et ne modifient ni la pensée, ni le style de l’auteur. Dans les cas douteux, ou lorsque nous nous trouvions en face d’un mot écrit de plusieurs manières dans le courant du manuscrit, nous avons adopté l’orthographe la plus simple et la plus communément employée.

/XXXI/ La ponctuation est ordinairement satisfaisante. Nous ne l’avons modifiée, augmentée ou diminuée que lorsque la clarté l’exigeait impérieusement.

Nous avons aussi, mais rarement, introduit la division des chapitres en alinéas. Toutefois nous ne l’avons fait que discrètement, quand le sens l’exigeait, et surtout lorsqu’il y avait passage d’un sujet à un sujet différent.

Le scribe a numéroté les deux premiers chapitres seulement du Ier livre. Nous avons cru, pour faciliter les recherches, devoir combler cette lacune. Mais nous avons eu soin de mettre entre crochets les numéros d’ordre que nous avons introduits, comme aussi, au cours du Liber, les rares mots que le copiste avait omis par distraction, et qui semblaient absolument nécessaires pour l’intelligence du sens.

Quant aux variantes fournies par les divers manuscrits, nous n’avons mentionné que les plus considérables, omettant celles qui ne touchaient que l’orthographe ou la forme des mots, et donnant toujours celles qui consistaient en un membre de phrase, ou qui pouvaient modifier ou compléter le texte de notre manuscrit. Et encore n’avons-nous relevé et indiqué que celles des manuscrits collationnés par nous-même à l’exclusion des autres.

Nous avons toujours indiqué, par la lettre correspondant à chacun des manuscrits, les chapitres ou parties de chapitres qui s’y trouvent. La table de concordance qui suit cette préface permettra de se rendre compte aisément de leur importance relative.

Nous avons rejeté après le texte de Schlestadt, sous /XXXII/ forme d’appendice, quelques fragments et quelques récits qui ne se trouvent pas dans ce dernier manuscrit. Ceux du moins qui appartiennent au Codex Conchensis, plus ancien que le manuscrit de Schlestadt, prouvent que nous n’avons pas dans ce dernier une transcription intégrale du recueil primitif.

Enfin nous avons cru intéressant de joindre à l’appendice la légende de la fondation du prieuré de Schlestadt1, qui se trouve dans le même manuscrit. Ecrite d’une autre main et un peu après le Liber miraculorum, auquel elle a été juxtaposée, elle fournit la preuve évidente que ce dernier était alors conservé au prieuré, où il jouissait d’une grande autorité.

Sainte-Odile, en Alsace, 4 octobre 1895.

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[Nota a p. XXXII]

1. Elle a été publiée dejà dans les Monumenta Germaniae (XV, p. 997), d’après un manuscrit du xiie siècle, conservé à la bibliothèque d’Aarau (Suisse), et collationné avec celui de Schlestadt. Nous ne donnons que le texte de ce dernier. L’éditeur des Monumenta conclut des événements auxquels il est fait allusion dans ce récit, qu’il a été rédigé après 1108 et avant 1138Torna al testo ↑