La Chanson de Sainte Foi d’Agen

Introduction

/XVIII/

V. – Date du poème.

Comme l’a remarqué Leite de Vasconcellos, les vers 436-444 établissent solidement que le poète a connu la première partie du Liber miraculorum S. Fidis de Bernard d’Angers, rédigée après 1010, à la suite d’un pèlerinage fait à Conques par l’auteur, et placée plus tard (peu après 1020) en tête d’un recueil plus ample. L’insistance avec laquelle J. Anglade dit et répète1 qu’on peut faire remonter notre poème vers l’an mille et peut-être même avant, jusque vers 950, témoigne de la légéreté de son jugement, rien de plus. Les considérations historiques développées par Pio Rajna pour en faire descendre la date jusqu’à 1101 et même plus bas2, si intéressantes qu’elles soient, portent à faux, car la paléographie – à laquelle je me cramponne, de meilleur gré qu’Ulysse au mât de son navire pendant que chantaient les sirènes – ne leur prête pas son appui. Donc, je tiens que notre Chanson a été composée dans le second tiers du xie siècle3; vouloir préciser davantage serait téméraire.

[Note a pag. XVIII]

1. Les Troubadours (1908), p. 5 et 11-12; Hist. somm. de la littérature méridionale (1921), p. 7, 13, 14; Gramm. de l’ancien provençal (1921), p. 13. Torna al testo ↑

2. Compte rendu cité, p. 476-477; Romania, XLIX, 63-72; cf. ci-dessous, p. 62, note sur le v. 491. Torna al testo ↑

3. Chabaneau se prononce pour le xiie siècle plutôt que pour le xie, mais sans donner de raisons (Hist. de Languedoc, éd. Privât, X, 388). Torna al testo ↑