Massaja
Lettere

Vol. 3

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322bis

A Esuperio Guiu da Prats-de-Mollo
e Felice Odeyer da Fiancey OFMCap.
missionari apostolici dei Galla – Aden

[Cairo, 26 gennaio 1864]

[F. 1v] Vous devez savoir que les instructions que vous m’avez données relativement à la conduite à tenir envers Monseigneur Massaya me seront inutiles. Sa grandeur est au Caire d’où elle se rendra en Europe dès qu’il fera un peu moins froid. Elle nous a transmis du Caire l’ordre d’envoyer 1000 thalari à Mgr Biancheri son procureur actuel et cela subito c’est le mot dont il se sert, il veut bien ajouter que ces mille thalari seront retranchés de la somme totale de la quelle en son temps il demandra compte comme il convient; voici le texte della quale (somma) a suo tempo io domanderò conto come è di dovere. Je n’avais pas besoin de ceci pour n’être pas très content. Ce que vous venez de m’ecrire et ce que Mgr Massaya vous avait déjà écrit suffisait surabondamment. Cependant nous avons essayé de faire du mieux qu’il nous a été possible. Je pouvais me contenter de répondre que cet argent là ne nous avait jamais été remis, et qu’il eût à s’arranger avec Mr Des Pallières qui est le Dépositaire. Au lieu de cela j’ai été trouvé Mr Des Pallières et je lui ai communiqué la lettre de sa grandeur. Mr le vice consul m’a répondu, qu’il ne livrerait l’argent qu’en entier à la personne que M.gneur lui désignerait et sur quittance, mais que pour envoyer une partie dans un pays comme celui-ci et par des messagers comme ceux-ci, il n’y consentirait jamais; que si cependant [f. 2r] Mr lui désignait le messager et qu’après la tradition de l’argent au messager sa responsabilité fût à couvert, il ferait ce que Mr demandait, mais seulement par bonté sans s’y croire obligé attendu qu’il n’est nullement son banquier. Sur ce j’ai écrit à M.gneur Massaya et je me suis attaché à deux choses: Ie lui bien faire comprendre la réponse de M. Des Pallières et notre non-intervention en tout ceci: 2e lui bien faire comprendre aussi que sa manière d’agir à notre égard nous affligeait très /53/ profondément. Mais tout cela avec beaucoup de respect. J’ai aiouté que si, par suite de la réponse de Mr Des Pallières, il lui venait en pensée de nous constituer ses délégués pour prendre l’argent chez le consul, il sût que nous n’accepterions pas sa délégation, ne voulant pas que notre nom fut seulement prononcé à propos d’une somme della quale etc. (j’ai mis sa phrase italienne). Un renseignement important est que ces 1000 thalari sont destinés à subvenir aux besoins urgents des missionnaires de l’intérieur: «io prego V. P. di mandare subito in Massawah la somma di mille talleri a Monsignore Biancheri V. Ap. d’Abiss. attuale mio procuratore in Massawah per soccorrere gli estremi bisogni in cui si trovano i missionarii dell’interno etc.». Un point difficile à expliquer pour moi est que M.gneur Biancheri soit le procureur de Monseigneur Massaya, tandis que j’ai eu entre les mains des lettres de Massawah datées du d décembre 1863 et signées du p.p. Gabrielp. GabrielGabriel, lequel exerçait alors les fonctions de consul britannique. Peut-être les exerce-t-il encore à présent. Voilà, mon père tout un ordre d’épreuve contre lequel je n’avais pas songé à affermir mon cœur mais je vais m’en occuper désormais.