Massaja
Lettere

Vol. 3

/222/

390bis

Al cavaliere Antonio Thomson d’Abbadie
esploratore dell’Etiopia – Parigi

P. 1

Renseignements de Mgr. Massaja
[9 marzo-30 maggio 1865]

Morqa (caractère dur) dit abba id. tribu de Hurrumu, pays de Gabba a été acheté en 1847 par P. Cesare à Gondar. On envoya 15 vaches p.[ou]r le racheter mais trop tard. Sa mère vendue en Gudru. A revu son père au bout de 15 ans. On donne du pain [...] l’avait volé.

J’étais en Jimma et devais [l’]envoyer à Baso p.[ou]r provisions. Morqa partit (1858) avec d’autres chrétiens plus un petit enfant chrétien avec son père. A Kartamora on craignait Morqa. Abbake (sic) Morqa, dit Gamma Muras, ne part pas. Liban vint: Gudru se battit et 800 furent tués. Ab. Morqa retourna au Abbay, mais sans l’enfant qu’on avait vu blessé. Morqa alla le chercher tout seul parmi les 800 victimes déjà en proie aux vautours. Ab. M. prit l’enfant (emasculé) et le porta jusqu’au Abbay, le porta en Gudru. Sa mère vint de Jimma, lui donna du bukkuri et l’enfant mourut.

Ab. Morqa est resté 3 mois en prison en Kaffa. Mgr. l’ordonna prêtre p.[ou]r pouvoir se confesser. Il fut le 1er prêtre: le 2e fut Ababayu qui = Hayla Mika-el, ordonné par de Jacobis. 3. Yaqob, de Tadbaba Mar.[yam]. 4. Pawlos, de Gomma, acheté à Gual’a, eduqué 4 à 5 ans à Aden. 5. Matewos, de Inarya donné par A[bba] Baggibo /223/ en 1853. ordonné dans Inarya, Sapera, ordonné en 1859 compromis lors de la révolte de Donoc. A Gera avec le P. Leon. 6.... [Abba Fessah] Tigray et traître. Scandales.

En Gera 300 baptêmes: 20 ont renvoyé leurs concubines. Ce Tigray a gâté tous ces prosélytes. Il dit (Abuna Messias = Mgr. Massaya) à Tadla Gualu que Mgr. allait faire les affaires de Tewodros.

Les gens de T.[adla] Gualu traitent bien les prêtres qui vont faire des provisions à Baso. Ce Tigray, a.[bba] Fasha Giyorgis, né près Gundat, a volé l’église de Lagamara et est en prison.

Clercs: S.[ous]diacre 1. Lucas Jrpo, à Lagamara, trop myope p.[ou]r apprendre à lire. [p. 2] 2. Domeniko, de Liban Gojjam est en Gera.

Il y avait 5 ou 6 jeunes gens de Gera, instruits déjà mais la 1/2 a été reprise par leurs parents. La plupart des gens de Gera sont Minijitti (de Kaffa), mais le roi de Gera tache de les faire musulmans.

1865 mars 9.

Cala en Gera est le nom du lieu où reste le roi Abba Magal, Borena pur et le seul roi Borena. Il est Taym [Tayeu ?]. Gera est du N. au S. en 3 j.[ournées] de caravane.

BongaàCala2,5j.[ournées].
Jiren»»3,5,dont 1 j.[ournée] de Cala jusqu’aux confins de Gera.
Gombota»»5,0sans mauvais mogga.
»»Saga3,0fortes

Saqa à Jiren = Saqa à Gombota, moins 1/2 jour.

Lagamara à Saqa 3 1/2 j.[ournées]

Jawi vaincu par Jimma n’a plus que le pays au S. du M.[on]t Kunc

Les Minjitti se divisent en Busasi (nobles Sidama) Minjitti et Busasi Jnarya.

X est le lieu de la mission. Bonga au Gojab 1 j.[oumée]. En 3 jours Mgr. a eu une réponse de X à Gojab aux thermes 0,25 Bonga, par exprès. Thermes à X 0,5. De Lagamara à Dabo, puis la p.[ar]te. X à Cala 0,7 daga de l’ancien Leqa. Bakari est le chef, et il gouverne très-bien, et est plus puissant que Ab.[ba] Bagibo. Il n’y a encore là aucune influence musulmane. Au S. est Guma: à l’ouest ou S. O, séparé par un mogga, sont Ilu et Hurrumu, au O. est Wallaga. Au N. O. est Dabo, grand marché d’esclaves [...] par le Did-esa. Dabo est sur la rive gauche du Did-esa. Au N. O. de Dabo est Fa Zoglu. Les Arabes ne vont pas à Dabo. Dabo est Sibu mais il y a beaucoup de gabbaro. Dans Guma, Gera, etc il y a force Wayto. Dans Kaffa ces W.[ayto] sont [p. 3] 1/5 de la population. Mgr. croit que les Sibu sont Wayto. Le proverbe dit: il n’a pas d’ancêtres comme les Sibu (par mépris). Les Sibu sont mauvais, et en guerre avec tous leurs voisins, comme les nègres.

Agaio, Cora, Buno sont fils de Nonno.

Les prêtres Gurage[s] ne mangent que l’orge. Il y a 40 églises et 12 ou 15 prêtres seulement. Ils disent la messe sans livres. Ils récitent un morceau de pater et du credo. Avec une livre de zabib ils /224/ disent la messe plusieurs années. Kurca, Kaffa, Afillo, Moca sont des plateaux tenus par les chrétiens antiques. Bonga aux confins de Kaffa, dans Moca 5 j.[ournées]. Moca parle kafacco. Moca est indépendant. Moca obéit à Waddi. Moca à X [lieu de la mission] 3 j.[ournées] par un grand désert.

Ilu fils de Nonno a passé le Baro et fait la guerre aux Bari.

Le Baro sourd vis-à-vis la plaine de Moca.

Baro a est au E. S.E. de [Afillo] Gimira, Masongo, Moca, Gabba, plaine (Ilmorma), Afillo. De Cala à Waddi 3 j.[ournées] de désert, parall.[èlemen]t au Gojab. De Waddi à Moca, 2 j.[ournées]. Les nègres sont à une petite journée de Bonga. Ils tiennent une partie du daga: les nègres sont Masongo.

Il y a un lac là chez les Masongo; c’est la source du Baqo.

Il y avait guerre entre Kaffa et Kullo. Kullo a son roi et était en crise aristocratique. Kullo ne paie plus à Kaffa: Gobo id. En Gobo les esclaves ont fait la révolution et rendu le roi prisonnier; Kullo id. Kaffa a voulu restaurer le roi de Gobo qui a fait incursion en Kaffa et s’est retiré pour tuer plus le 10 généraux et 2000 Kafacco entrés dans Gobo. Gobo est un plateau qui penche vers le S. E. Entre Gobo et le Gojab il y a de petits pays indépendants. Waratta en Kafacco, signifie route. Waratta a tradition de prêtres.

P. 4

10 mars 1865

C’est la R.[oute] Colla qui passe par Calla de Géra (sa source) et par Calla de Jimma: c’est mon Kusaro.

Les Gimira sont à 5 j.[ournées] au S. de Bonga. Delà à Moca, 4 j.[ournées].

Le peuple doit nettoyer la forêt de café. Toute maison à 3 adultes doit en donner 2, le tout gratis en Géra. Dans Inarya on leur donne un peu de café. Le meilleur café est l’entier, encore rouge, grillé et fait.

Mgr. est arrivé à Muçawwa le 1er nov.[emb]re 1864 [1863]: Mgr. Biancheri y est arrivé le 30 id., et alors n’avait pas encore reçu le lexique de Dillmann. Mgr. Massaja est parti de là p.[ou]r l’Europe le 1er janvier 1865 [1864].

Après la reception de Abbate (sic) Matewos le Sapera dans la foi catholique, Mgr. a racheté tous ceux qu’il a pu de sa famille, y compris sa mère et son frère qui est à Versailles et sous diacre.

En sortant de Calla (Géra) on chemine une heure dans le bois de café du Roi. Le Kusaro se nomme aussi Calla.

Mgr. ne sait le nom de la rivière qui coule entre les Gimira, au S. de Bonga, et le Moca. La source de cette rivière est tout près de Abba Giyorgis, église sur l’Af-af à 2 ou 3 heures au Sud de Bonga.

Inarya (Kaffa) contient la source du Gojab et a un roi, nominal comme le Haze, nommé par le roi de Kaffa. Celui-ci est Kamo, nom moins défendu qu’en Limmu, car il y a des gamins qui le portent. Le nom officiel Gaesaroc, dit Gaes, est peu employé. On dit habituellement Tato = le roi. Le Tato se fait toujours couronner sur le daga vers le M.[on]t Hotta.

/225/ Les Alya Ilu... Nonno occupent au moins la rive droite du Gabba et s’étendent jusqu’au Baro. Le daga de Afillo s’abaisse vers le Baro.

Les langues de Bonga, Moca et Afillo diffèrent à peine. P. 5 Le roi nominal de Inarya (Kaffa) est entouré de tout le cérémonial de son antique royauté.

Mgr. Massaja était allé, avant de dire la messe, voir le roi de Inarya dit [Abba Gomòl] et fils de la Kulitti. Son bardaraba, ou Wakallo en Ilmorma, qui était un eunuque vint lui dire qu’il était inutile d’attendre. Après son départ du masara, on prit Abbate Matewos et on le suspendit par les mains liées derrière le dos p.[ou]r le forcer à avouer ses prétendus maléfices: puis on le battit, le tout en vain. Ensuite on pilla la maison de Mgr. placée à peu-près au lieu de ma dernière hutte: : on fouilla même son sol et on dit à Mgr. de pas rester. Il partit sous escorte vers 1. h.[eure] avec ordre de n’entrer dans aucune maison. Arrivé au qella [kuolla] de Nonno il reçut une députation de personnages envoyés par le roi avec un bœuf qu’il fallut bien égorger. Ensuite retourna à Saqa. Une proclamation dit alors qu’il fallait rendre tous les effets pillés, mais les écrits, papiers etc ne furent jamais rendus, et restèrent perdus sans retour. C’est la Kulitti qui causa ce revirement en disant que le Roi abba Bagibo était mort depuis deux mois à peine et qu’il était peu convenable de vexer son hôte favori Mgr. Massaja. Le Roi dans son message lui avait fait dire qu’il avait été trompé par les Musulmans, mais devant un tel outrage, Mgr. renonce dorénavant à avoir une station dans Inarya.

Agalo a fait la paix avec Limmu et a tourné ses forces contre Nonno qui en souffre beaucoup.

Acage Mahtentu est mort catholique sur le M.[on]t Somma après avoir demandé en vain Mgr. p.[ou]r se confesser: ce dernier manquait d’interprète. Le défunt, n’étant plus schismatique, tient à se faire enterrer dans Dima.

Des voulant prêtres Gurage restèrent avec Mgr. deux mois en Gudrù, allèrent vers Ab.[ba] Salama, mais furent renvoyés par les Gojjam qui leur dirent qu’il y avait un [p. 6] évêque en Gudru. Ils le revirent, allèrent ensuite chez eux en Kurcas et envoyèrent de là des nouvelles à Mgr., qui craint qu’ils n’y aient annoncé leur ordination: mais ils n’étaient pas assez instruits pour cela. Ils n’ont que 40 églises dans leur pays et 15 ou 20 prêtres. Un seul prêtre s’y arroge la propriété de plusieurs églises.

En Kaffa le prêtre sort toujours avec un bénitier et asperge ceux qui le saluent.

Mgr. a guéri une lèpre par des bains de pied de bière continués 15 jours et cessés peu à peu. Il a guéri une épilepsie par des aspersions d’eau (bouille) données jusqu’à faire tomber en défaillance, deux fois par jour, et discontinuées peu-à-peu.

L’apoplexie est inconnue en Ethiopie parce qu’on n’y mange pas trop comme en Europe.

/226/

11 mars 1865.

Rens.[eignemen]ts de Barse, auj.[ourd’hui].

Istifanos. Il est frère de Abbate Matewos. Ab.[ba] Trungo vit, mais dégommé. La mère de Ab.[ba] Milki vit. Abba Garo est exilé d.[ans] Géra avec Abba Bulgu. Abba Folle est mort. Abba Roba est mort.

Tabor est le nom du plus haut M.[on]t dit Wara Zahay par ma carte. De ce M.[on]t à Tadbaba Mary.[am] 1 forte journée. De Tad.[baba] Mary.[am] à Ahyo, 1 j.[ournée]; delà à Martula Mar.[yam], 1 aussi toutes deux fortes.

1. Tadb.[aba] Mar.[yam]-Zirga r.[oute] dr.[oite] du Basilo 1. j.[ournée] (Zirga est qualla).

2. Zirga-Asfarge Giyorgis.

3. Asfarge-M.[on]t Guna [...]

4. Guna-Dabra Tabor.

P. 7 Motu (Adula) = escargot

Wakallo = introducteur (baldarabba)

Jara = construire (et non ijara)

Gafò en Kaffa = [...]. Martula-Maryam, Tuloma, Borana, Ohio, Tabor Mont, Tadbaba-Maryam.

Sumi Meca est mort dans son lit d’une tumeur sous le foie, – [...] Son fils Nigus en souffre. Sumi Meca avait 1500 vaches somme énorme p.[ou]r le Gudru. Il possédait Wanbar (Anafo), Rare à 2 h.[eures] de Robbo, et Ejer.

Le Coman semble une prairie, et a de l’eau dessous: il finit par une cascade au fond d’un amphithéâtre vis-à-vis d’une sorte de 3/4 pont naturel sur le Abbay.

L’un des sièges de la mission est à Donguro.

En 1851 Horo a coupé le Gudru en deux par un Mogga de Gou 6 kilomètres de large. Ejer a été épargné.

Namo Egau et son fils ont été tués le même jour par Bula fils de Ohtoca Tute de Limmu.

Hosanna et Goro Muqo vivent. Auna le devin id.

Abba Jifara roi de limma est mort en 1854. Il avait 2 fils Ab.[ba] Gomol ainé, et A.[bba] Rebu, cadet. A.[bba] Jifara donna l’or à l’ainé qui, de son alga, reçut les Salgan. Lors de l’enterrement du père, A. Rebu survint avec une troupe, envoya son frère en Kaffa, et regna 4 ans. [P. 8] A.[bba] Rebu faisait la guerre à Gomma, Géra vint, les Salgan trahirent, et A.[bba] Rebu fut tué en 1858. Blessé à mort il donna l’or à son oncle A.[bba] Boka p.[ou]r son fils. A.[bba] Boka est un homme de paix. En mourant A.[bba] Rebu, sorte de Napoléon et terreur de tout le monde, tua 5 hommes. Abba Boka vivait en 1851 août, il est mort en février 1852. Abba Bagibo est mort en sept.[emb]re 1851 [1861]. Abba Boka fut succédé par son frère Aly. Abba Bagibo est mort le 22 ou 23 sept.[emb]re 1851 [1861].

Betsabet, misilene de Kasa en Sawa, rendit le Kurcas tributaire.

Caha est la partie du Sud du Kurcas.

/227/ Le Did-esa est appelé Yonk dans le bas pays. Son embouchure est à une journée au S. E. du Fa Zoglo, nom de district. Fa maka est une forteresse, mais laissée p.[ou]r sa petitesse. Fa Zoglu est une forteresse et un village à 4 heures au Sud du Abbay. Le Tumat vient de la région d’or, d’un bassin où est Fadasi.

Le Walaga est 3 fois grand comme le Gudru. Les Walaga qualla vont au Fadasi en 3 ou 4 jours. Fadasi Gasan est à 3 journées S. de Fazoglu sur la rive droite du Tumat. Fadasi allant au SSE est à une petite journée de Gasan, et visible de là. Au S. O. on voit une plaine, celle des Dinka. De Fadasi on voit le Walagga; de Gasan sur la M.[onta]gne on voit Horo et Amuru, et au S. E. juste, on voit Afillo.

Sap est à 1/2 journée au S. de Bonga, au pied du daga, un petit village de 9 ou 10 maisons, donné à Mgr. avec masara [...] Ababayu [p. 9] reste là.

L’embouchure du Yabus est sur la rive gauche du Abbay à une heure au Sud de Fazoglu qui est sur la même rive. L’embouchure du Tumat est à Roserés à 15 journées de Fazoglu et passe au pied de Tabi, groupe de montagnes à l’ouest de Fazoglu. Ces montagnards ne sont ni Dinka, ni noirs, et très guerriers. Les Turcs n’ont jamais pu conquérir Tabi.

Furi fils de Garba Meca est mort tué par Jimma et a laissé 3 fils. 1º Abietu (que j’ai baptisé je crois) 2º. [...] 3º. Dirqi que Nigus a godifade c’est à d.[ire] dont il a fait son héritier.

Sore est morte en 1862: elle faisait garder avec soin le gojo que j’avais habité. Zayitu est probabl.[emen]t catholique: Wiba id. on ne vend pas d’esclaves dans cette maison.

Gudru a fait la paix avec Jimma qui a exclu les Européens. Mgr. est donc toujours forcé de faire le tour par Gambo. Bien des Nunnu allaient voir Mgr. en Lagamara. Les héritiers de Galanc wanta sont puissants et en veulent toujours aux Européens. En 1852 au mois de mai, un comice décida qu’on ne laisserait passer par Nunnu de blancs que des prêtres connus pour tels soit en Gudru soit en Lagamara. Yay = comice.

15 mars [1865]

L’abbé de Gundagunde avait, 6 mois avant de mourir, conservé la S. Eucharistie p.[ou]r les malades, fut accusé de catholicisme, fut en conséquence déposé par Salama qui défendit de l’enterrer dans le couvent, mais le fut par les moines qui l’aimaient.

Takla Giyorgis représente les catholiques à Alitena qui a été saccagé par l’Agame.

[P. 10] Amare Kanfu est prisonnier à Magdala.

Imnatu est un intrigant qui a formé l’ambassade de telle façon que Mgr. de Jacobis ne pouvait plus.

La procure de la mission des Capucins est sur le M.[on]t où j’ai mesuré la vitesse du son.

Les Lazaristes ont une église à Ras Mudir et une autre à Ima- /228/ kullu. Filippini y est enseveli, mort dernier.[emen]]t. Le nouveau Vicaire Apostolique est choisi, français, mais non nommé.

Il y a 4 chambres dans la caverne du (Yeda?), précipice au-dessus et au-dessous. On le nomme Dabra Sillase. Le village est à 1 h.[eure] ou 1,5 h.[eure] de là.

Les oiseaux ethiop.[iens] n’ont pas de notes harmoniques: est-ce que ceux d’Europe n’ont pas pris des hommes leurs chants harmoniques.

L’Ethiopie est avant tout une forteresse et peut donner la main à l’Egypte. Seul lieu d’Afr.[ique] qui doive régner. La population peut former 12 millions d’âmes. Lejean donne 4 à l’Eth.[iopie] chrétienne. Les Ilmorma sont doubles en nombre au moins: on y achète le terrain comme en Europe et on l’afferme. L’Eth.[iopie] devenue forte, prendrait l’Egypte par la gorge. Il y faut non persécuter, mais éloigner les musulmans.

Afallo est le nom du siège principal de la mission, à une journée de marche S S E de Calla: mais un jeune homme ferait cette route en cinq heures. D’Afallo au mogga, à travers les forêts de café du Roi il y a 2. h.[eures]. Là est Qeco (eaux thermales): il y a un autre Qeco en Kaffa. De Qeco il y a 1,5 h.[eure] jusqu’au Gojab. Sur cette route il y a un village après Afallo qui est au commenc.[emen]t de la descente dans le qualla du Gojab. Le qella est à l’un des nombreux villages, sur 2 h.[eures] de route, entre Afallo et la forêt. La forêt de café est en mogga. On peut traverser Géra en 24 h.[eures] du N. un peu vers S. Jusqu’à [p. 11] Calla, c’est N. et S. Bonga est à l’Est d’Afallo, E tout juste. A 1/2 chemin de Calla à Afallo est Qaranyo, bosquet d’ancienne église de Inarya. On dit là les tombes des anciens prêtres.

Géra est borné à l’Est par Kaffa, N. E. par Jimma, N. par Gomma, O. par Guma, et au S. par 3. j.[ournées] d’hernés à Waddi alga (n. de roi). Après 1 journée de voyage on est à Moca qui s’étend jusqu’au Baro. 1/2 j.[ournée] d’hernés de chez Waddi à Moca. M.[onseigneur] ne sait pas l’étendue de Moca qui est sans chevaux. Il y a trop peu de daga p.[ou]r les chevaux. On dit que de Moca on voit une rivière au delà de Baro et plus grande: ce n’est pas le Baqo.

Tout le terrain au S. de Bonga est blanc. Le Baqo (?) est nommé ainsi Laga adi. Le Baro a les eaux Galla et non blanches.

Les Ilu Alga séparent Moca du Baro.

Hurumu, Bilo, Ilu et [...] sont les 4 fils de Nonno.

Il y a 15 ou 20 ans des Ilu Alga se sont établis sur la rive gauche du Baro et y font la guerre aux nègres du fl.[euve] blanc, dits Bari par les Ilmorma.

Selon le P. Pedemonte les Bari font la guerre aux Galla, au N. E.

De Fadasi à Walagga 3 ou 4 j.[ournées] de marchand. De Fazoglu droit au S. à Gasan, 3 j.[ournées]. Il n’y a pas 1000 soldats dans tout le Fazoglu.

Les turcs ne peuvent passer le Tumat.

Walagga, Gasan, Fadasi.

/229/

1865 avril 6

Gucirasa = chef des chrétiens dans Kaffa. Rasa = Yras = chef. Guci est le nom d’une province.

[...] esclave d’un prêtre de Kurcas, faisait le prêtre dans Kaffa, ne savait pas lire et fut pris prisonnier par Mgr. Mass.[aja]. Il a été prêtre dans Kambata Qumbuat contre Kullo, puis dans Kullo, enfin dans Kaffa. Après [p. 12] l’exil de Mgr. le roi de Kaffa donna pouvoir à ce soi-disant prêtre (qui est vieux et ne sait lire) d’exercer, mais aucun Kafacco n’a voulu aller chez lui.

En Kambat les soi-disants prêtres écrivent avec du sang, et en caractères Gi ïz, Amarîñña etc.

Garo ou Bosa est un petit pays comme Gera. Le fond de la langue Garo est Ilmorma, mais mêlé de Dawrua.

Resté 10 ans en Kambata où il y a une église où l’on porte des cadeaux, et ayant ordonné un prêtre en Kambat, un homme est allé en Kaffa puis 2 ans plus tard en Gera. Il vendait comme eucharistie de petits pains qu’il vendait dans le 15e des grandes fêtes et prenait parfois comme paiement les faveurs des épouses les maris recevaient ce singulier Sacrement. Il avait perdu le nez par la qitiñ: nous le baptisâmes et mariâmes. Nous voulions lui laisser servir la messe, mais les chrétiens de Gera n’ont pas voulu. Ce soi-disant prêtre est du Sawa d’où il est allé d’abord en Kurcas.

En Kaffa selon une tradition, une jeune fille, restée obstinément vierge et morte avant l’arrivée du P. Cesar, vers 1853, disait qu’un grand prêtre devait aller en Kaffa.

7 castes gouvernaient Kaffa. 1. chrétiens, qui ont la préséance. Le roi est de race chrétienne, et prob.[ablemen]t portugais car il a un drapeau (qui semble portugais) de famille. Demander en Portugal s’il y a une race nommée Minjo. Les Kafe Minjo ont mis de côté la race Damot issue des emp.[ereu]rs d’Ethiopie et qui a régné en Inarya. Les Damot chassés de Inarya sont restés 60 à [p. 13] 70 ans en Géra, puis sont allés en Kaffa où ils ont régné.

Ab.[ba] Bagibo était Sapera portugais comme les Sigaro.

Les Minjo adoptés par les Damot, ont eu 11 ancêtres dont le 1er est sorti de l’eau manca la parentesi di chiusura (venu par mer prob.[ablemen]t. Le 1er Minjo fut nommé régent et s’empara du pouvoir: mais le Damot regna nomin.[alemen]t toujours, mais ne peut se trouver en présence du roi de Bonga.

Pour grandir son cadeau d’évêque, Ab.[ba] Bagibo établit que l’évêque aurait un anneau d’or, une ombrelle et un siège qu’il faisait porter avec lui. Tout cela est devenu Sera (loi). Ab.[ba] Bagibo dans le traité avec Kaffa établit que cela était nécessaire p.[ou]r distinguer l’évêque des prêtres.

La demeure de Mgr. fut pillée 1º. en Kaffa 2º. en Limmu 3º. en Gojjam 4º. en Bagemidir, à Nagala. De là toutes les notes ont été perdues.

Chez les Ilu Alga la petite vérole est inconnue. Les hurumu id. Un de ces derniers, inoculé 3 fois n’a pas pris le mal. Il semble que ces tribus sont naturellement exemptes de la petite vérole.

/230/ Gomma est au N. de Géra, à l’E. de Guma. Géra est à l’O. de Guma aussi. Guma à Inarya, Gomma et Géra à son O. La p.[ar]tie Sud de Guma se perd dans l’herne de Waddi, Abba Boru, Ab.[ba] Boka, Hurumu dont le chef est Korman. Une herne sépare les Ilu de Guma. Afillo est au S. de Walagga qui a des relations avec Fadasi.

La Riv.[ère] Gabba coule du N. au S. S. O. et des Oromo sur ses 2 rives et se jette dans le Baro près la p.[ar]tie de Afillo. La source du Gabba est à l’E. du Walagga.

P. 14 Dabo est un marché d’or, esclaves etc. On y va de Walagga qui est au S. S. O. Les arabes de Fazoglu vont à Dabo: les march.[and]s de Lagamara, Gudru, Gombo vont à Dado en traversant le Did-esa sur la rive gauche duquel est Dabo. Il faut une matinée de route de cette Riv.[]re à Dabo. L’orge ne croît pas à Dabo et le tef peu.

1865 avril 8

Abba Galat (Welde Johannes) venu du N. p.[ou]r son commerce, était juste. Il y a des femmes [...]. Il était [...] et gr.[and]-père – 15 à 20 maisons (auj.[ourd’hui] 29) [...], et très-riche. Il priait la venue d’un prêtre p.[ou]r sa mort, et envoya à Mgr. dès son arrivée en Gudru. Il lui envoya ses dîmes. Il y a 2 ou 3 ans, [...] est mort en 1857. Les prêtres et clercs de Inarya [...] abba Galat est tombé malade – [...] Pâques à l’heure de la [...] ses fils. Il disait [...] prêtre avant de mourir. Abba Galat était du Damot, des envir.[on]s de Dambaca. Mgr. l’a enterré. [...]

P. 16

10 avril 1865

La R.[égion] Sama vient du M.[on]t Jarso. Le Lagamara R.[égion] vient du M.[on]t Amara. Ilu est divisé de Calliha par la R.[égion].

1. Lagamara 2. Laga Doqo 3. Laga Samma confins de Calliha et de Lagamara.

A la paix Calliha voulait tuer le mouton à Laga Doqqe. Jimma voulait égorger à une rivière à l’E du Samma, dans Calliha, qui refusa.

Les plus [...] gada font le sacrifice de paix. L’abba dulla qui a demandé la paix, doit tenir l’animal [...] adversaire le tue. On asperge de sang et les limites et les 2 abba dulla.

Kallica = idole ou iorne (à Kqallu) porté par celui qui est possédé par l’esprit. C’est le signe sacerdotal. Il y a le prêtre de naissance, et le prêtre d’esprit qui met le Kallaca dès qu’on le vénère. Si c’est une femme elle a le droit de porter un nom masculin et [...] mari au féminin.

Le gada nommé fait faire son kallaca (Ces [...] seringue d’oreille) qui est [...] 1ère victime; son fils ou p.[remie]r fils ne peut tuer pendant 40 ans à [...] jour du gada. En affaires, le fils fait les contrats [...] Kallaca de son père. S’il tombe à terre il devient [...] un sacrifice.

Un étranger [...] d’achat. Le gofta hérite [...] a protégé. Le prêtre est esclave légal.[emen]t. Mgr. a adopté Hailu et [...] de Kallaca, il a employé celui de son gofta, et a attaché au cou le mora de la victime. La peau d’un des pieds, dite madica, est attachée /231/ l’une au Kallaca l’autre au bras gauche de l’adopté. La cérémonie a été faite en présence d’un homme de chaque maison de Jimma. 1º. Gudeya ([...] bukku) 2º. Tibbe. 3º. Nunnu. 4º. Wayu. Abbono, Jarso, Gulu sont fils de Tibbe.

Gettu est [...] Qito. Il y a 2 R.[égions] Sangota et Lagamara qui se joignent. Ce [...] Gudeya de Gutu. Le R.[égion] Sangota [...] Dongaro.

P. 17 Tullu Leqa est le lieu de la 1ère église de Mgr. Jadis Sibu y tenait son yay et son bukku. Il y a un gr.[and] qiltu dit gabra nurufas. Un autre qiltu est sur S. marme. C’est là qu’on fait les vieux p.[remie]r séisme de terre.

Ce séisme eut lieu en 1857 en mai (1858?) à 2 h.[eures] de l’après midi. En Gojjam [...] Abbay: à Gondar [...] bruit vers Soqota. Ces bruits durèrent 3 jours avec force secousses: c’est alors que parut le volcan de ’Aydd. A Lagamara il ne dura que 5 minutes (au lieu de j.[ours]) et on n’y entendit rien.

La mitre de Mgr. est en fils de cuivre et hindiqi. Ababayu en a fait une en soie 6 ans plus tard.

Sur la route de Hanfalah on va en Indarta avec des chameaux.

Ismail Efendi est le 1er Turc qui ait planté son drapeau sur la terre-ferme à Dihono.

1865 avril 11

Mgr. en Ethiopie jeûne les [...] et [...].

Donoc = par le Seigneur. Mais en Inarya on en fait un nom propre. Le catéchisme Kafacco a été fait par des interprètes parlant Ilmorma et Amariñña. Le P. Jacques dit Haylu, de Tadbaba Maryam a été ordonné en 1854 en Gudru par Mgr. Il parle Ilmorma, Amariñña et Kafacco. Il partit avec le P. Cesare et ne prévariqua pas. C’est lui qui a procuré l’introd.[uction] de Mgr. en Kaffa.

Benoit XIV [...] rit [...] Mgr. [...] Rome [...] rit latin. Mgr. demande la liberté de quitter son rite, ce qui serait le meilleur pas vers l’unité.

Les Nunnu ont démandé 2000 vaches pour faire la paix avec les blancs. Mgr. estime à 10 ou 12 millions la totalité des tribus Oromo.

La mission Galla et celle du Soudan ont été instituées le même jour: Mgr. Casolani [p. 18] et Mgr. Massaja ayant été ordonné le même jour. 8 jours après Mgr. Massaja alla remercier S. S. Grégoire XVI qui était dans son lit: et dit: mon fils, vous êtes le dernier évêque que je fais.

En 1847 Ismayl Effendi mit des troupes chez le Nayb. En 1848 les Ethiopiens des hautes terres vinrent piller et contester. Mgr. Massaja et de Jacobis servirent d’entremetteurs p.[ou]r la paix.

Zel’a demanda en 1848 une occupation nominale par la France. Sarmarka fit cette demande, et vendit une maison à Mgr. qui envoya à Zel’a Mahbub de Bat’e comme agent. Haines a empêché la conclusion de cette affaire. Les Anglais dirent alors que la côte d’Afrique appartient aux Turcs. Mgr. a reclamé en France par des lettres qui ne sont point arrivées à destination.

/232/ Au commenc.[emen]t de 1864 le gouv.[erneu]r de Bat’e allait envoyer une barque à Hanfalah etc. p.[ou]r prouver sa suzeraineté. La reine de Hanfalah, mère du roi de ’Ayd, est arabe et sa dynastie ne règne là que depuis 60 ans environ.

Le saryf de Hudaydah donna à Mgr. une protestation contre la Porte et [les] pays dominés par les Turcs.

La reine de Hanfalah craint le gouv[erneu]r de Bat’e.

Tufa Boba le pl.[us] gr.[and] de Kutay en Liban.

La source de Gibe est dans Jari Gudeya il y a aussi Jari Tibbe et J.[ari] Nunnu, tous émigrés de Jimma. Gudeya est au pied des M.[on]ts Balballa et c’est là qu’est la source du Gibe (Mgr. n’est pas sûr du M.[on]t Balballa).

Calla (dit Cala par Mgr.) est sur mon Mata Géra qui est le p.[remie]r de partage du Gojab et du Gabba.

1865 Avril 12

Les missionnaires protestants ont été battus par des dabtara sur leur bible Amariñña [p. 19] devant Théodore. Celui-ci a fait brûler toutes ces bibles protestantes. Les miss.[ionnai]res protestants s’appellent dabtara ce qui a déplu à l’Aze dont les dabtara se sont moqués dans leur qine.

Les Kafacco égorgent des bêtes près du tombeau sur lequel ils mettent certaines parties, les queues entr’autres et en garnissent le tombeau. Quand les vautours ont emporté le dernier morceau, alors, selon les Kafacco, l’âme du défunt est emportée dans le ciel.

Balecabsa = vengeance publique (p.[ou]r la mort d’un abba dulla).

Mgr a dit en Kurcas qu’il en ordonnerait les candidats à la prêtrise s’ils restaient d’abord un an chez Mgr.

Kasa a mis Ab.[ba] Salama sous surveillance p.[ou]r empêcher des desordres de mœurs. Kasa avait défendu aux dabtara de porter turban. Ceux-ci ont affiché à la porte de Kasa un libelle racontant tous les garçons et les femmes de l’Abun. Kasa lui montre cet écrit chaque fois qu’il veut le toucher: cela est arrivé en 1856 ou 1857.

La fille ne représente rien dans l’héritage de son père Oromo. En se mariant elle reçoit sa dot quoiqu’en dise Tusehtek. On ne donne jamais de terre en dot, mais bien des vaches. Chez les rois 100 esclaves, 100 chev.[au]x et 1000 vaches, 10 vaches p.[ou]r un esclave, et 1000 vases de beurre et 1000 de miel. Le nombre d’esclaves fixe le reste. Ceci est non une dot mais un cadeau que la femme garde et rend p.[ou]r ainsi dire à son mari.

En républ.[iqu]e Oromo, les parents du jeune homme demandent secrèt[emen]t par 2 messagers. Si l’on consent, les parents vont faire la demande officielle: le jeune homme n’y va pas. Abelo fils de Furi, tout enfant, a demandé la fille de Gamma Muras laquelle tettait encore. La cérémonie de l’anneau fiance. Le jeune homme y va, et le père du j.[eune] homme promet la dot. Dès lors le j.[eune] homme ne peut ni voir la fiancée ni sa mère ni son père ni prononcer leurs noms. Il peut prononcer le nom de la fiancée. Le j.[eune] homme met l’anneau, en présence des parents. [P. 20] Ammamotu = procès- /233/ sion de noces. Les mize y portent turban avec flottant sur la nuque. On amène à vide une mule p.[ou]r l’épouse. Les parens de la femme portent alors tous les meubles nécessaires à la femme. Chacun porte q.[uel]q.[ue] chose ce qui lui donne d’entrer sans invitation. La vache vieille et malade est attachée à la porte d’une maison neuve où il entre après avoir tué la rakko (vache). Entrés là les époux se font des onctions réciproques de sang aux fronts et aux parties. Le rakko rend le mariage indissoluble. Le soir, dans l’ivresse du festin, les pl.[us] proches parens vont dans un gojo avec l’épouse, mais dans le bas. L’époux dit «j’ai trouvé mon compte» si elle est vierge; et le père de l’épouse pousse le 1er cri de joie. Sinon, l’époux a droit de la renvoyer mais parfois l’époux reçoit de son beau-père un prix p.[.ou]r dire qu’il a trouvé son compte.

Abba Bagibo disait à Mgr. qu’il serait persécuté après sa mort, car les musulmans criaient toujours contre lui.

La 1ère fois Kasa ne dit rien. La 2e il dit [:] je suis fatigué de vos bibles. A la 3e demande de Stern Kasa défendit de distribuer des bibles. L’impossibilité de discuter avec les dabtara fut la principale cause des fers des protestants.

1865 Avril 18

Betsabe commande le Sawa jusqu’à Angolala. De là à la limite Ouest c’est Kabrat qui commande. Il fut nommé par Sayfu du temps de Hayla Malakot p.[ou]r commander un Amba au S. O. près le qualla et après la bataille il y reçut et mit aux fers Sayfu. Betsabe avait emploi sous H.[yla] Malakot dont la mère, Ilmorma, se nommait aussi Betsabe et éleva le vice roi actuel Betsabe. C’est lui qui en 1859 a soumis le pays Gurage qui se gouverne oligarch.[iquemen]t. Tous les pays Oromo qualla ont été soumis par Betsabe. Kasa a fait 2 expéd.[ition]s contre Kabrat, et une fois il a perdu plusieurs milliers d’hommes. Kabrat avait [p. 21] enterré tout autour de son amba des barat matad avec 3 clous chacun. L’amba est plus fort que Jiballa. Tadla gualu est en relation avec K.[asa] et même Betsabe. Tiku brille, 2 fois pillé, est avec T.[adla] gualu. T.[iku] brille a fait enchaîner son père et ses fils auj.[ourd’huï] lui ont rendu la pareille. Ses fils font la guerre sous Kasa. En 1852 T.[iku] brille a repris son pays et y a gouverné un an: puis son fils l’a enchaîné et remplacé.

Si Kasa perd le Sawa il devra tomber. Les Wolo et W.[oro] haymano sont dispersés après leurs combats sous les fils de Amade Basir. Kasa n’ose pas quitter le Bagemdir. Il a détruit les Borana d’Ali Wadaj. Kasa a ramené toutes les vaches de ces Oromo et les a données à garder aux soldats. Il est mort beaucoup de ces vaches, et plusieurs ont été égorgées par les soldats. Kasa a pillé tout le Bagemdir et le Dembya. Le Tigray a refusé de porter les contrib.[utio]ns jusqu’au près de Kasa qui ne peut quitter le Bagemdir. Un chef avait près 10000 vaches: 8100 en sont mortes. 17 autres Ambal (hambal) ont eu aussi 10 mille vaches. Kasa aurait mieux fait de donner ces vaches aux paysans du Bagemdir. On se plaignait de la famine au camp de Kasa. On désertait beaucoup, vers le Gojjam surtout. Avec /234/ ses 2 ou 3 cent mille vaches, Kasa se serait bien renforcé. En 1859 et 1860 encore Kasa était craint jusqu’au Jimma qaqa. Il partait pour ses gazya sans qu’on sût jamais d’avance où il allait. Il avait l’art de gagner les grands officiers de ses ennemis.

1865 Avril 20

Une femme qallu en Gudru entra en convulsion à la vue de Mgr. qu’elle disait son ennemi. Mgr. lui vit la tête toucher ses fesses, en arrière. Un grand qallu disait que son ayana lui annonçait que cela (un reliquaire avec un morceau de la S.[ain]te Croix) contenait q.[quel]q.[que] chose qui l’empêchait de parler.

P. 22 Mgr. est Cala c[’est] à d.[ire] reconnu dans le yay de Tibbe. Il peut donc être propriétaire foncier, mais ne peut acheter ou ester qu’avec le secours d’un gofta.

Celui qui n’a été gada qu’une fois, ne peut être gada qu’avec le consentement de yay. S’il a 2 ou 3 générations de gada, non. Les étrangers doivent se faire accepter, et manger de la viande tuée par un Borana, ce qui est une sorte d’apostasie. Le fils ou petit-fils d’un gada devient gada 40 ans après le gada de son auteur.

Le Saba est la 1ère cérémonie, 4 ans avant le buta. Un Borana tue et l’on mange réciproq.[uemen]t la viande tuée par les voisins: on invite alors les 4 maisons (de limma). Tous les gada qui ont tué le Saba sortent ensemble et yfakaralhu.

Deux ans après (2 ans avant le buta), toujours fixé par le conseil du bukku 5 mois d’avance, on égorge le gundala avec de légers changemens dans les cérémonies.

Enfin on égorge le buta, 4 ans après le Sabà.

(Avril 21)

Le gouvern.[emen]t commence au buta et dure 8 ans. 4 ans après le buta on est circoncis. Tous les descendans des gada égorgent le buta et le abba bukku est nommé par eux seulement. D’abord il fallait être Borana p.[ou]r être: auj.[ourd’huï] on admet les nationalisés. Le Abba bukku, dit souvent bukku, est choisi honorable, mais pauvre et sans influence.

Le bukku nomme les avocats parmi les gada seul.[emen]t, pour parler (lalabba) le gada aîné du clan aîné est toujours moti. C’est toujours l’aîné du clan qui fait le sacrifice à l’arbre du clan. A la mort d’un moti sans fils, il est succédé par son frère ou son pl.[us] proche parent mâle qui suit déjà gada. L’entrée en possession d’un héritage se fait par le sacrifice sur la [p. 23] tombe du défunt: c’est lui aussi qui est le 1er à commencer à creuser la tombe. Un individu seul dira p.[ar] ex.[emple] [:] je n’ai personne p.[ou]r creuser ma tombe.

Un nationalisé, même gàda, ne saurait être Borana (Borena selon Mgr.) Nan fakara, dit-on.

Dans le Saba et gundala, celui qui n’a pas de kallaca, prend la langue de la victime et l’attache sur son front, divisée en 3. Tout gada après sa circoncision a droit au Kallaca.

/235/

Nenco Samatar est un des rares Borena de Gudru. [Samatar est un nom Çomali]

(1865 Avril 24)

La base est que tout compliment est une insulte p.[ou]r soi. Wa sakkam Sawoc iqaban = que je dorme dans la poussière (où vous marchez) fut le salut à Mgr. quand il entrait dans Kaffa à pied. Que ma pensée crève, que ma tête se fende (a celui qui a mal de tête), enterrez-moi manca la parentesi di chiusura (crié par tous les assistants d’un enterrement, voilà des exemples. Tout le monde, sauf les prêtres disaient à Mgr. Sawoc iqaban, même le 1er ministre. Ce dernier dit qu’il le disait à Mgr. comme evêque et non comme homme. Ce genre de compliments vient de Kaffa et existe un peu en Gojjam. En Kaffa un fils dit genne à sa mère. L’inférieur salue le sup.[erieu]r qui répond wa sakkam qu’ils n’arrivent pas! (mes amis; puisque je vous ai rencontré) m final est signe de négation. Donoc = Beghieta = golftati, c final aussi est un négatif, ex ta aryac = je ne sais pas.

C’est p.[ou]r honorer le roi (sorte d’idole) que les riches s’habillent mal au dehors; on lui parle la face par terre, et on l’honore comme en Chine. Ça été grosse affaire de faire reconnaître l’anneau de Mgr. en Kaffa où le siège, l’or (anneau) et le parasol sont des insignes de royauté.

Les pleurs en Kaffa sont monotones, mais en chants parfois jolis.

P. 24 Kaffa – On éclate en pleurs dès la mort. Jusqu’à l’enter-[remen]t aucun parent ne peut rompre son jeûne (et comme dans le reste de l’Ethiopie on ne fait pas de pain pendant 8 jours dans le logis du mort).

ib. – Dans une belle maison le pilier central dépasse le toit d’au moins 3 mt. Les Oromo font [un] trou de la haut.[eu]r d’homme large pendant 1 mt. puis plus étroit, avec des dégrés de chaque côté. Puis du bois, puis de la terre. Les offrandes sont sous ce bois.

Oromo – Sur le tombeau ou plante des arbres et on y suspend les trophées on n’ensevelit pas les émasculés Oromo.

En Kaffa on fait la fosse égale jusqu’au fond et là une caverne à côté où l’on enterre et l’on ferme par une porte. Mais les chrétiens seuls sont enterrés sans cercueil.

Badalu = pirogue. En Kaffa on y fait la bière. A la mort on bat le pl.[us] grand badalu jusqu’à l’enter.[remen]t, en guise de cloche. (On suspend des badalu aux arbres p.[ou]r les signaux d’alarme.) Les pleurs ne commencent pas avant le lendemain. P.[ou]r un grand on renvoie les pleurs à 3 j.[ours]. On met toutes les richesses dehors (on loue même des richesses p.[ou]r cela), on amène les pl.[us] beaux chevaux, le roi y envoie les siens, et l’on fait mato fantasia autour de la tombe. Lors des pleurs on ne peut manger que secrètement. Les mères du roi ont sépulture à part: celle de Kamo mourut et l’on ne publia que 24 h.[eures] après parce que Kamo était absent. Les 3 jours après on ne mange pas. Q.[uelques] gens en sont tombés en faiblesse.

/236/ Le fils aîné du roi ne succède pas en Kaffa. Quand le roi meurt on choisit dans sa race: les 7 conseillers choisissent.

La race Mato, 7e conseiller fut détruite en 1847, au nombre de plusieurs milliers parce qu’on croyait qu’elle voulait régner. Il n’en reste [p. 25] que des femmes. Kaffa est une oligarchie magnifique.

Les autres races sont. 1º. Gucirasa, chrétienne. Guci = nom de district. 2º. Kaffaraca Bonga est une acquisition de Kaffa.

1. Addi sur front.[]re de Kullo. 2. [....] fr.[ontière] de Gobo. 3. Kaffa central. 4. [...] près les Gimira. 4. Bonga. 5. [...] près Géra. 6. [...] 7. à 1 h.[eure] de Bonga, où le roi reste depuis qu’il est Deoc.

Même le Gucirasa ne peut porter toge, s’il craint de rencontrer le roi Nº 3. Katama rasa a la charge de toutes les résidences royales.

(1865 Avril 26)

Bonga journée 0 D’ici on va au N. avec légère inflexion à l’Est. On passe le Gojab à 1,5 j.[ournées] de Bonga (Tout ceci est marche de marchands). Le 5e j.[our] on arrive à Jiren. Dans la matinée du 1er jour on passe le Gibe, allant O. un peu au Sud (sic!)

Jimma Qaqa 5

Saqa 3

Jimma Qaqa 0

Liban 3 droit au Nord.

Lagamara 6 Ouest un peu N. arrivé au marché de Dabbo (Sibu+Leqa)

Abbay 2,5 (par Gudru) ou 3. Droit au Nord

Liban 0

Abbay 8 droit au N. Gudru restant O.

Bonga 0

Cala 3 N. O. on passe le Gojab le soir du 1er jour.

Gomma 3 petites. N. N. O.

Cala à Gumma 5 N. on passe le Did-esa à la fin du 2e jour.

Guma – Leqa 5 N. » » »

Guma – Saqa 2 grandes. N. N. O.

/237/ [P. 26]

Saqua – Leqa 4 j. N. O.

Saqua – Lagamara 4 j. N. rive droite du Gibe (sic)

Jimma Lagamara – embouchure du Gibe 10 S. E.

Jibe – Tullu Amara 1,5 j. N.

Tullu Amara – Nil 2,5 N.

Bunga (sic) – Moca 5 grands j. S. avec légère inflexion à l’ouest.

Moca – Source du Baro 1,5 S. avec inflexion à l’Est

Moca – Waddi 2 petites j. S. N. O.

Waddi – Baro 1,5 S.

Waddi – Source du Gojab 1 N.

Waddi – Cala en Gera 4 grandes [j.] N. un peu O. (pays m’échappe) Waddi est le nom du chef Ilmorma: le nom du Baro)

Waddi – Bonga (sic) 4 N. E.

Waddi – Source du Gabba N. N. O.

Waddi – embouchure du Gabba 3 N. E. au S. O. c[’est] à d.[ire] à la jonction du Gabba et [...]

Bonga – Kullu (sic) centre 4

Jiren – id. id. 5 Le S. de Kurcas touche les yamma

Gowo (sic) – Kuelu (sic) 2

» – Bonga 4

Wallamo – Gowo 3 S. S. E.

Wallamo – Bonga 5

Moca – Wallamo 7 N. E.

Garo – Kambuat (sic) 3

Garo – Gojab touchant en un point

Garo – Jimma Qaqa 3

Garo – Janjaro une R.[égion] entre deux qualla.

Garo – Liban 4 Il y a tout Jimma à traverser

Kombuat (sic) – Gojab

/238/ [P. 27]

» aux Gurague 8

Kombuat (sic) – Jinjiro confinant

Jinjiro – Source du Gomer 6 j.[ournées] La R.[égion] Guder sépare le Kutay du Gudru

» – Gurage confinant

» – Liban 3 Le Gomar se joint au Gibe

Goragwé (sic) – Abbay 3

» Source du Godar 3

» Gomer 4 N. N. E.

Amurru – Orro (sic) 3 désert

» Source du Gibe 6

» – Cibo (sibu) 4,5 S.

Sibu – Gibe 1,5 E.

» – Did-esa 2

» – Leqa presque confinant

Dabbo – Leqa 3

Jimma Nunnu – Calliha Confinant au N.

Calliha – Ilu » à l’Est à la M.[ontagne] Tullu Amara

Mgr. est entré au qualla de Kaffa le jour des S.[ain]ts Anges gardiens octobre 1859 avec 1000 lances et sorti le 25 août 1861 S.[ain]t Louis. 2 Rasa l’accompagnaient en sortant et l’un d’eux tenait à pied une lanterne devant lui.

Tous ces ouvrages ont été composés en Kafacco par Mgr. qui en a laissé une copie à Lagamara.

1. Catéchisme

2. 4 1ers ch.[apitres] de Genèse

3. partie hist.[oire] de Job

4. partie » » de Tobie

5. chemin de la croix

6. Rosaire

7. manuel de la messe

Une pointe de Garo et de Kambata touche au Gojab à une lieue plus bas que le point où j’ai traversé le Gojab. Là est l’embouchure de la rivière qui sépare Garo des Yamma. Une autre R.[giori] sépare /239/ Garo de Kambat. Sur la rive D.[roite] est Kullo. Les Kullo volent dans Sadera et environs.

P. 28 Il y a 5 calculs chez les Oromo. 1º. calcul des Borana ou Borena (Tuloma etc) que je n’ai pas connu. 2º. celui de Gudru, 3º. de Jimma, 4º. de Nonno. 5º. des Galano ou mélangés de Wayto et Oromo. Les Galano comprennent Calliha, Dauno, Leqa, Bakare partie de Leqa, Sibu, Walagga, Dabo, noms de tribus devenues noms de races, Calliha a adopté tant d’étrangers qu’on y trouve rarement une généalogie. Ce calcul est p.[ou]r les mois. Partout on a 5 ou 6 j.[ours] pour Paguimen. En Gudru on a Noël et la croix avec les Latins, ou est 10 j.[ours] avant les autres. Jimma est 8 j[ours] après Gudru. Nonno suit parfois Jimma, c[’est] à d.[ire] dans q.[uel]q.[ues] fêtes. Je crois que Nonno vient 4 j.[ours] après Jimma. Les Oromo ont des mois de 30 j.[ours] et comptent de 1 à 12, puis ils comptent (en Jimma surtout) en avant du mois suivant comme les calendes Latins. Les Oromo prennent Pâques du Gojjam. Les fêtes Oromo sont Abbo, Giyorgis, Mikael, Maryam et parfois Kid.[ana] Maryam. Abbo est le 4 (et non le 5) de leurs mois. Noël est le même j.[our] physique qu’en Gojjam, id. des autres fêtes. Gudru (Borena et Tuloma, Katay, Liban ont un calcul à part). Tuloma est fils de Liban. Jimma Qaqa et J.[imma] Lagamara ont le même calcul. Limmu se divise entre Nonno et Jimma. Le N. de Guma compte avec Nonno et au S. avec Jimma. Les Wayto = 1/5 de Guma et n’y peuvent entrer dans le masara, bien que soldats en troupe à part. En Limmu les Wata tuent et sont geôliers. Haji, abba mizan de Limmu après Ab.[ba] Trungo fut jeté dans le Did-esa en vie, après 3 mois de prison. Laji avait pris une femme qu’il aimait et [qui avait] jeté son mari dans le Did-esa: c’est p.[ou]r cela qu’il y fut jeté dans le même endroit. Ab.[ba] Bagibo avait défendu comme en Kaffa etc de tuer son propre esclave. Le droit de vie n’est qu’au roi. Haji était natif du N. de Agalo et avait vu la Mecque.

La conspiration de Donoc eut lieu en 1857. Le haji fut nommé en 1848. [P. 29] C’est le abba mizan qui permet de vendre après avoir visité les effets afin d’y en choisir p.[ou]r le roi: il donne aussi les passeports. Donoc avait promis à haji de faire tout le monde musulman. L’un des 4 complices trahit. Abba B.[agibo] appela Haji et le jeta en prison. Donoc arriva près Saqa le j.[our] suivant avec sa troupe, mais fut trahi par son général et fut pris dans son masara, resta 2 ans en prison, fut privé de sa lance ensuite. Puis il fut envoyé en exil en Géra. Ce Donoc était abba Dulla, qui a eu l’or après mon départ en 1848 ou 1849. Abba Ragu fut tué par un fukara médecin un an après Ab.[ba] Bagibo. Abba Bulgu fils de la Kulitti s’est nommé Abba Gomol et a un hydrocèle ce qui l’empêche d’avoir des enfants. Tous les fils de Ab.[ba] Bagibo sont sodomites jusqu’à 10 fois par j.[ours]. Un petit fils d’Ab.[ba] Bag.[ibo] [...] en public. Les musulmans de Inarya disent que la sodomie tient à leur religion. Elle existe au couv.[en]t de S.[ain]t Antoine parmi les Coptes, entre confesseur et pénitent. Selon les Coptes, les musulmans disent que c’est une chose sainte. Le Qoran défend la femme en pèlerinage; et de /240/ là est venue la sodomie: on porte son gim avec soi. A Jidda, Bat’e etc. des entrepreneurs louent des gim. Comme Mekkah est rempli de sodomie, on croit au loin que c’est parf.[aitemen]t permis. Un jeune Gojjame revenu de Jiddah disait avoir été loué 12 à 15 fois dans une année.

Le consul autrichien Reich est mort tout près de Doka. Il avait donné du scandale à Gondar était protestant, mais protégeait les missionnaires selon l’ordre de son gouvern.[emen]t.

A Matamma on loue les enfants p.[ou]r la sodomie.

Mgr. croit que la mission de la civilis.[atio]n sera donnée à la Russie, qui se fera catholique. L’Europe occid.[enta]le a trahi sa mission. Mgr. voudrait établir un ordre militaire sur le rivage O. de la mer Rouge. Cela vaut mieux que les colonies qui abondent en mécréance et permettent de bâtir des mosquées.

P. 30 La R.[égion] Borena sépare Kurcas de Kambat et pl.[us] bas des Yamma, qui remontent au N. Entre Kambat et ceux-ci il y a un peu de Garo.

Le Did-esa peut porter une voie ferrée jusque près de Kaffa.

Adi (Hadiya?) est une R.[égion] qui donne son nom à une province 1/2 à Kullo 1/2 à Kaffa. Mgr. croit que mon M.[on]t Woso est dans Hadiya ou tout au moins dans Kambat.

En Kaffa il n’y a que X.re et Janvier sans pluie. 2,5 milles géogr.[aphiques] = une lieue. De Falle à Jimma près le Gojab il y a 30 lieues, qu’on parcourt en 2 j.[ournées] jusqu’à Jiren. D’Yfag à Gondar, un j.[our] de messager.

De Lagamara un messager est allé en 10 heures au marché de Bilo en Nonno. Mgr. a fait cette route en la longeant par Leqa en 3 j.[ournées]. En laissant M.[on]t Kunci à l’ouest Mgr. a dormi le 1er j.[our] près le Gibe. [...]

1865 mai 30

L’industrie du civet n’existe pas au N. de Inarya. Partout elle est [p. 31] entre les mains des musulmans et ceux-là sont regardés comme impurs. Les chats civets mangent la viande 2 jours, et le 3e jour du blé. Ils sont tenus dans un panier où ils ne peuvent tourner, et sont sujets à la diarrhée. Mal nourris ils donnent du civet tous les 15 j.[ours] en bonne santé tous les 8 j.[ours]. Lors de diarrhée, le civet ne se recrute plus et l’on donne de la pâte de farine avec une herbe amère qui excite l’appétit. On prend ces chats au filet, et l’on ne garde que les mâles. Ces filets se font en tordant ensemble les torons de deux cordes voisines.

En Inarya on fait aussi des sacs en filets p.[ou]r les wanca etc. et on les vend dans tous les pays Oromo.

Chez les Borana il est honteux de vendre des esclaves. Il est fort rare qu’ils en vendent même en Gudru le pays le plus marchand de par là. Il n’y a aucun moyen d’affranchir légalement un esclave. Les esclaves nés ne peuvent être libérés que par l’adoption.

M.[on]t Dauno est près M.[on]t Leqa qu’on commence a appeler tullu qesi, depuis que Mgr. l’a acheté.

/241/ Dauno et Calliha sont woyto. Les Wato de Inarya ne mangent pas d’hyène. Les wato (manjo) de Kaffa sont autrement que les wato Ilmorma et mangent l’hyène et même le vautour. En Kaffa le roi des manjo doit rester à 100 pas du Roi Kamo. Avenu manjo ne peut entrer dans l’enceinte d’une maison. Ils sont les meilleurs planteurs de Koco, mais quand il faut le manger, la dernière année, on ne peut plus le laisser toucher par un manjo. Le manjo ne peut entrer dans un champ prêt à être moissonné bien qu’il l’ait semé et sarclé.

En Kaffa une femme ne porte pas de bois, mais seul.[emen]t de l’eau. Les manjo portent le bois. Chaque esclave y a son emploi fixe. [P. 32] Les esclaves = 2/3 des habitants de Kaffa. Les esclaves (Mgr. en avait nel testo eu avait en avait 150) sont plus passifs qu’actifs. On doit leur donner des terres, et ils donnent aux maîtres ce qu’ils veulent. Les maîtres Kafacco vend[ent] les enfants fils d’esclaves: là est seul gain. L’esclave Kafacco est excellent hors de son pays. Le maître n’a plus de services d’une esclave mère. Mgr. s’attend à une révolution d’esclaves en Kaffa comme cela eu lieu en Gobo. En Kullu la révolution a été aristocratique. Kaffa est très cultivé.

On arrache le blé en Kaffa. Mes terrains dit Mgr. n’ont donné que 1/6 du tout. J’ai fait plus tard moissonner par des Oromo.

Un qoco porte fruit à partir de la 7e et toujours la 8e année. Son fruit unique est rempli de graines petites et non mangeables. Les pauvres commencent à manger la 4e année, mais en bien on mange la 6e année. Un bon koco donnera 4 à 5 j.[ours] à nourrir dix personnes. On mange les racines et les côtes des feuilles.