Massaja
Lettere

Vol. 4

/28/

478

Al cavaliere Antonio Thomson d’Abbadie
esploratore dell’Etiopia – Parigi

F. 145rMonsieur le Comte

Aden 21 Mars 1867

Monseigneur Massaja est de retour de Zeila où il était allé suivant que le témoigne sa lettre cy-jointe. Sa Grandeur est arrivée hier soir Jeudi 20. après 9 jours de pénible navigation en douze jours y compris les trois que Monseigneur a passés sur la barque attendant le départ. Malgré les fatigues d’une telle traversée la santé de Sa Grandeur se maintient: quelques jours de repos lui seront pourtant bien utiles.

Monseigneur n’avait point encore eu la consolation de voir une aussi notable partie imprimée de Sa Grammaire que celle qui lui a été présentée ce matin. Elle contient de 1 à 379. Monseigneur jetant un coup d’oeil sur le livre a fait une remarque qu’il me charge de vous communiquer tout en pensant bien qu’elle ne vous aura [f. 145v] point échappé à vous-même.

Pag. 102, ligne 12 – liste des verbes amhariques.

au lieu de danuna mettre dagna Sanus erat

au lieu de adanuna mettre adagna [Sanus fecit]

Veuillez prendre avec indulgence mes caractères de la langue amarina, et mettre aux errata l’erreur signalée.

Je n’ai point encore pu m’acquitter des commissions dont vous m’avez chargé. J’espère qu’elles ne seront point longtemps encore retardées. Après avoir passé en Egypte une partie de l’hiver, je me suis rendu à Aden avec mes deux compagnons. Nous y sommes depuis le 24 février attendant le retour de Monseigneur Massaja. Nous avons eu la joie de le revoir hier. Peut-être partirons-nous, je parle de moi et de mon Confrère, la semaine prochaine pour Massawah: je n’y trouverai probablement point Haçagan, qui est dans l’intérieur sans communication avec la côte.

Je ne vous donne point de nouvelles, Monseigneur vous écrivant et ne sachant du reste rien qui puisse vous intéresser sur l’état présent de l’Abyssinie. J’ai saisi avec joie cette occasion de me rappeler à votre bon souvenir jusqu’au temps où je pourrai vous communiquer quelques observations – L’état du pays prête peu maintenant à un travail quelconque pour [f. 146r] les Européens. Veuillez présenter mes respects à Madame d’Abbadie et recevoir vous-même, Monsieur respectable ami, l’assurance de mon humble dévouement.

F. Taurin
Cap. V. p. ap. des G.

Ill.mo Signore d’Abbadie

All’arrivo del P. Taurino (ora chiamato Abba Jacob) ho ricevuto la bella croce d’oro con una catena del medesimo, prezioso /29/ regalo di Lei. Senza aver l’aria di voler diminuire la riconoscenza dovuta a sì caro amico per il regalo suddetto mi permetta farLe osservare, che alla mia persona non era dovuta una croce d’oro, ma sibbene di ferro e di spine, perchè il missionario fra gli infedeli deve seguitare Cristo sulla via del calvario quando combatteva sacrificando se stesso e vinceva lasciandosi vincere da tutti; Ella sa che il Sacerdozio di Cristo dura in eterno ed il Sacrifizio Suo perciò deve continuare nel Suo Sacerdozio, e principalmente nell’episcopato [f. 146v] sopratutto nell’episcopato all’estero fra gli infedeli, se pure nell’epoca presente la Chiesa tutta quanta non deve considerarsi ritornata ai suoi tempi primitivi di passione con Cristo per vincere con Lui... Comunque Ella ha pensato a tutto; coll’oro si può comprare del grano per i nostri poveri che non sono pochi, e sotto questo riflesso mi è doppiamente cara, perché cangiata in pane l’oro diventa pietra preziosa e vero diamante; sia dunque benedetto Lei, e la di Lei amata consorte; come pensano a me Dio pensi a Loro...

Ho letto nella Sua carissima che la stampa della grammatica è finita; Dio La rimuneri anche per questa parte, io verrò a Roma, ma non so se potrò venire in Francia; Le porterò il manoscritto sidama, altro lavoro che vengo a procurarLe, quale non sarà l’ultimo, se la di Lei pazienza mi sopporterà e cederà, addio

Fr: G. Massaja Vo.