Bouillet Servières
Sainte Foy
Vierge et Martyre

Premiere partie
Sainte Foy

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Chapitre IX
Les jeux et les badinages de Sainte Foy

Ainsi que nous venons de le voir, notre sainte avait conservé, dans ce que nous pouvons appeler son existence et sa vie posthumes, la physionomie et le tempérament qui la caractérisaient durant sa courte carrière mortelle. L’action glorieuse qu’elle a exercée du haut du ciel n’est qu’un prolongement de celle qu’elle avait eue ici-bas. De même nous retrouvons jusque dans ses manifestations glorieuses un cachet particulier qui a frappé le moyen âge tout entier et qui est comme le reflet de son âge d’enfant. La naïve simplicité et le gracieux enjouement, apanage et charme le plus exquis de cet âge, caractérisent les miracles de notre sainte. Il faut observer d’ailleurs que la foi du moyen âge était une foi naïve et simple. Il en est qui sont étonnés, parfois scandalisés, de l’extrême simplicité qui préside aux miracles de sainte /78/ Foy. Ils ne prennent pas garde que l’état d’esprit de cette époque était tout différent du nôtre. Dieu, dans sa condescendance, se fait tout à tous, grand avec les grands, petit avec les petits, et ses préférences sont pour ces derniers.

« Notre sainte, dit l’historien des miracles, a opéré une multitude de prodiges pour des objets de si petite importance que les habitants du hourg, dans leur langage naïf, les appellent plaisamment les badinages de sainte Foy, joca sanctae Fidis(1). On a souvent traduit ce mot joca par jeux: les jeux de sainte Foy. Il est vrai que la sainte jouait avec les miracles, les opérait avec une facilité et une abondance telles qu’ils semblaient Un jeu pour elle: ludens, comme le dit la sainte Ecriture (2), en parlant de la divine Sagesse qui se joue dans l’œuvre de la création. Mais, d’après la vraie signification du mot joca et d’après les explications de l’historien, on a voulu qualifier de badinages certains miracles, nombreux d’ailleurs, qui offraient comme un caractère badin, soit par leur objet, d’importance parfois minime, soit par leurs circonstances singulières et plaisantes.

C’est ainsi que, à l’occasion du synode convoqué à Saint-Félix sous Rodez, par Févêque Arnaud, un miracle des plus étonnants ayant été opéré devant la statue d’or de sainte Foy, pendant l’une des séances de l’assemblée, la multitude fit éclater les acclamations les plus bruyantes. Les prêtres du synode se demandaient quelle était la cause de cette clameur populaire. La comtesse Berthe, qui assistait à la réunion, s’écria: « Ce peut-il être autre chose que l’un des badinages habituels de sainte Foy (3)? » L’événement confirma cette parole, et les prêtres se répétaient en souriant le bon mot de la vénérable comtesse.

Les troubadours, qui chantaient les gloires de sainte Foy, lui donnaient la qualification de joglaresse, du latin joculatrix, qui se plaît apx badinages (4).

Voici quelques-uns de ces badinages.

Le chevalier Géraud, de Vialarels, aujourd’hui Decazeville, en chassant dans l’Albigeois, avait perdu un faucon qu’il avait emprunté à son suzerain. Tremblant de crainte à la pensée de se présenter les mains vides devant ce terrible seigneur, à son retour dans le pays, il fait un vœu à la sainte. Consolé par la prière, il se met à table pour prendre une réfection. Tout à coup, au milieu du repas, une oie domestique, à la stupéfaction des convives, s’élance du dehors et vole dans la salle. Aussitôt un faucon parait à sa suite /79/ et fond sur elle avec la rapidité de la foudre. O prodige! ô bonheur! le chevalier reconnaît et recouvre le faucon perdu (1).

Il y avait, dans le monastère, avant l’an 980, un moine nommé Gimon, élevé à la dignité de prieur. Ce moine n’ayant pu, en revêtant l’habit religieux, dépouiller la fougue guerrière dont il avait été possédé dans le monde, la tourna contre les malfaiteurs; il réprimait leurs attaques avec une vaillance sans pareille. Mais si parfois la multitude des agresseurs ne lui permettait pas de les attaquer de front, il se rendait auprès du tombeau de la sainte, et lui adressait les représentations les plus vives et les plus familières avec une simplicité naïve. Sa bouillante ardeur l’entraînait jusqu’à menacer sainte Foy de frapper sa statue: ou de la précipiter dans la rivière ou dans un puits, si elle ne châtiait les criminels agresseurs. La sainte agréait la naïve confiance du moine, dont la vie était d’ailleurs des plus saintes, et ne manquait jamais de l’exaucer.

Gimon était gardien du sanctuaire; un seul flambeau veillait devant le saint autel. Mais comme il s’éteignait souvent, le gardien se levait et le rallumait. Et lorsque! celui-ci, accablé de lassitude, était vaincu par le sommeil, il sentait une main qui touchait légèrement sa joue, et entendait une douce voix qui l’avertissait jde rallumer la veilleuse. Réveillé par cette intervention, il se levait vivement j s’approchait du flambeau éteint, et, au moment où il avançait la main pour le saisir, il le voyait tout à coup rallumé par une main céleste. Souvent aussi, le flambeau ne s’étant pas rallumé de la sorte, il le portait auprès des charbons ardents que l’on conservait à cet effet et, dans le trajet, celui-ci se rallumait merveilleusement. Il retournait à sa couche; mais à peine avait-il j goûté un peu de repos que la même apparition, se renouvelant, comme peur le narguer, jusqu’à trois et quatre fois, le réveillait, le forçait de se lever, malgré ses gémissements, et de revenir auprès du flambeau. A la fin, bouillant d’impatience, le vieillard éclatait en vives récriminations contre sainte Foy, et lui reprochait de se jouer de lui et de le harceler sans cause. Ayant ainsi mis la sainte à la raison, il revenait à sa couche, ou bien le plus souvent il profitait de l’occasion pour se livrer à la psalmodie et à l’oraison, et veillait ainsi tout le reste de la nuit. D’autres fois, dans l’exercice de sa fonction de gardien, il entendait résonner le métal de la statue d’or. Docile à cet avertissement, il s’empressait de rallumer le flambeau (2).

On ne sait qu’admirer le plus ici, ou de la foi simple et naïve du saint religieux, ou de la condescendance de la jeune sainte qui semble avoir /80/ conservé quelque chose de l’enjouement, disons le mot, de l’espièglerie enfantine de son âge.

La sainte apparaissait fréquemment aux personnes, surtout aux dames de qualité, qui possédaient de riches bijoux, et elle leur en faisait la demande avec instance pour son église ou son trésor, « comme si la jeune sainte, dit plaisamment l’historien, était encore charmée par ces objets qui séduisent les jeunes filles de son âge et piquent leur convoitise (1) ». Elle avait ainsi apparu à la comtesse Richarde, veuve du comte de Rouergue, Raymond III, et lui avait demandé une magnifique fibule ou broche en or que celle-ci portait sur elle. Pressée par les instances réitérées de la sainte, la comtesse, qui tenait à son bijou, usa d’artitice et offrit un égal poids d’or en échange. Mais qui peut se flatter de l’emporter en finesse sur notre sainte? En repartant de Conques, le noble coursier de la comtesse se livre un moment aux caprices d’une allure désordonnée. Dans ce mouvement, la fibule d’or s’accroche à une branche et y demeure suspendue, à l’insu de la comtesse. Une paysanne, passant peu après au même lieu, aperçoit le bijou précieux; elle ne croit pas pouvoir mieux faire que de l’offrir à sainte Foy. Ce fut double profit pour la sainte. Et, quelque temps après, la comtesse, étant retournée à Conques, aperçut avec surprise sa fibule briller sur la tête de la statue d’or. Elle n’eut garde de reprendre un bijou si bien placé (2).

La dignité épiscopale elle-même n’était pas une badinages de la sainte. Bernard, abbé de Beaulieu, en sauvegarde contre les Limousin, et plus tard évêque de Cahors, en fit une expérience des plus plaisantes. Bernard était l’heureux possesseur de deux colombes d’or. Sainte Foy lui apparut en songe et les lui demanda. L’abbé tenait à ces deux bijoux; il fit la sourde oreille. La sainte, comme un enfant terrible, revint à la charge une seconde et une troisième fois. Il fallait s’exécuter. Dans cette perplexité, l’abbé, placé entre le désir de conserver un objet si cher et la nécessité de donner satisfaction à l’importunité de la sainte, crut avoir trouvé un arrangement. Il entreprit le pèlerinage de Conques et offrit un égal poids d’or, persuadé que la sainte s’en contenterait. Mais, à son retour, sainte Foy lui apparut de nouveau en songe et le pressa vivement de lui donner les deux bijoux, en lui déclarant que tout son or ne pouvait remplacer les colombes. Il se vit alors forcé, malgré ses résistances, d’offrir les deux colombes. Ce fut encore double profit pour la sainte: l’or fut employé à la table d’autel du Saint-Sauveur; les colombes ornèrent les appuis du trône de la statue d’or (3).

/81/ Il sera intéressant de raconter par quel moyen sainte Foy extorqua a une autre femme son anneau. Cette femme étant venue en pèlerinage à Sainte-Foy contre le gré de son mari, se sentit prise tout à coup, au sortir de la basilique, de douleurs aiguës et intolérables qui ne cédèrent à aucun remède. Désolée à la pensée des reproches qu’elle allait essuyer de la part de son mari, elle se fait porter devant la statue d’or et, sachant bien quel était le don qui toucherait le mieux le cœur dé la sainte, elle tire son anneau du doigt et le lui offre. A. l’instant, elle se trouve guérie (1).

Un jeune homme de l’Auvergne, implorant une faveur auprès de sainte Foy, s’était engagé par vœu à lui donner une bague de grand prix. La grâce obtenue, il se rend à Conques et, désireux de conserver son bijou, donne trois pièces d’or en échange. Il s’en retourne; mais, après un peu de chemin il se sent accablé par! le sommeil et s’endort sur le gazon. A son réveil, il ne trouve plus la bague à: son doigt. Il retourne tristement à Conques et, comprenant d’où lui vient son infortune, il se précipite aux pieds de la sainte: « O sainte Foy, s’écrie-t-il, j pourquoi m’avez-vous enlevé ma bague? Rendez-la moi, je vous en supplie; et je vous l’offrirai en réparation de ma faute. » Aussitôt, baissant les yeux, il aperçoit sa bague sur le pavé et s’empresse de l’offrir à la sainte. Il apprit jainsi à ses dépens que l’on ne gagne pas à ruser avec sainte Foy (2).

« On comptait, dit l’historien, bien peu de personnes dans la province que la sainte n’eût ainsi dépouillées (3). » On se rappelle qu’elle quêtait cet or pour la table d’autel du Saint-Sauveur. Les pèlerins connaissaient si bien ses plaisantes importunités, qu’ils les redoutaient et prenaient, mais en vain, des précautions conservatrices. Ainsi, une noble dame, se mettant en route pour le pèlerinage de Conques, songe tout à coup aux demandes de la sainte. Elle se retourne aussitôt, appelle sa suivante, ôte sa bague de son doigt et la remet à celle-ci: « Prenez ce bijou, dit-elle, et gardez-le jusqu’à mon retour, de peur que sainte Foy ne songe à me le demander. » La sainte se piqua au jeu. Au retour de la dame, elle lui apparut et lui demanda son anneau. La dame, rebelle à ce sacrifice, cherche à se persuader que cette vision n’est qu’une illusion. Mais, saisie aussitôt par une violente fièvre, elle est trop heureuse d’acheter sa guérison au prix du bijou si aimé. Elle apprit ainsi que la sainte ne se laisse pas surpasser en finesse (4).

Sainte Foy ne se laissait pas vaincre davantage en générosité. Heureuses /82/ les personnes auprès desquelles elle venait ainsi exercer l’office de quêteuse! Les donateurs étaient toujours récompensés au centuple. Témoin la comtesse Arsinde, épouse de Guillaume Taillefer, comte de Toulouse. Nous avons dejà vu comment la sainte lui avait apparu pour lui demander deux bracelets. La noble dame acquiesça à son désir et, privée du bonheur d’être mère, elle lui demanda en retour de lui obtenir un fils. La sainte lui en accorda deux, en échange des deux bijoux (1).

Dans un grand nombre de miracles la sainte mêlait quelque circonstance plaisante; c’était comme le sceau distinctif de ses œuvres même les plus admirables. Un prisonnier invoquait sainte Foy. Celle-ci lui apparaît en plein jour et lui présente un marteau couvert d’une épaisse rouille pour briser ses fers. Cet instrument fut suspendu en ex-voto dans la basilique. « D’où la sainte, dit plaisamment l’historien, a-t-elle pu tirer ce marteau (2)? »

Un autre prisonnier, enfermé au sommet d’une tour perchée sur des rochers à pic, reçut de sainte Foy l’avis de se précipiter en bas. Celui-ci, après quelques hésitations bien naturelles, obéit et ne reçut aucun mal de sa terrible chute. Mais ses jambes et ses pieds étaient restés entravés pat d’énormes chaînes; il ne pouvait fuir les poursuites de ses gardiens. La sainte ne voulut pas briser ses chaînes, elle préféra fournir au fugitif un âne sur lequel il se jeta en travers. La course finie, l’âne disparut. « Que faut-il penser de cette humble monture? » demande naïvement l’historien (3).

La statue d’or de sainte Foy ayant été portée solennellement à Molompise, en Auvergne, un sourd-muet de naissance fut guéri. Aussitôt, pour célébrer le miracle, les chants éclatent, les cloches sonnent, les trompettes retentissent. Le guéri, épouvanté, ahuri par un tel fracas, si inouï pour ses oreilles qui s’ouvraient pour là première fois, se livrait à une mimique des plus plaisantes, s’élançait de tous côtés, et faisait des contorsions et des efforts désespérés. Il ne se calma que lorsque ce vacarme eut cessé (4).

Ses propres moines n’étaient pas à l’abri des badinages de la sainte. Nous venons de voir que lorsqu’un miracle s’opérait, il était d’usage, pour le célébrer, de faire retentir à l’instant chants, cloches et trompettes. « Or, durant cette procession de Molompise, il y eut un redoublement de prodiges si inouï, que les moines n’eurent pas même le loisir, durant toute la journée, de prendre leur nourriture. Sur le soir, après l’office, les religieux, accablés, rompus de fatigue, s’étaient mis à table pour réparer leurs forces. Ils allaient goûter à leur /83/ modeste collation, lorsqu’un nouveau miracle opéré par la sainte les force de se lever à la hâte, afin de rendre à leur patronne le tribut obligé de louanges et d’actions de grâces. Après avoir rempli ce devoir, ils s’empressent de revenir à leur collation; mais aussitôt un autre miracle les rappelle auprès de la sainte. L’événement s’étant renouvelé jusqu’à trois et quatre fois, comme par jeu, les moines furent forcés de passer à jeun la journée entière, jusqu’à l’entrée de la nuit (1). »

La sainte semblait se complaire dans la simplicité et la naïveté de la foi de cette époque; elle poussait la condescendance jusqu’à en excuser les puérilités et paraître s’y associer par ses miracles. Un seigneur du Périgord, à la suite d’une union longtemps stérile, avait obtenu de sainte Foy d’être père de deux enfants. Il les appelait, non ses fils, mais les enfants de la sainte. Et pour prouver la faveur de leur naissance, il faisait maintes fois allumer un grand feu au milieu de la cour, en présence de ses hôtes, et ordonnait aux deux enfants de passer nu-pieds et nu-jambes à travers les flammes. Ceux-ci obéissaient avec un joyeux empressement; ils passaient et repassaient bien des fois, sans éprouver la plus légère atteinte du feu (2). Il reste encore un trait du badinage de sainte Foy; mais il est si singulier que l’historien lui-même semble avoir hésité à le raconter et l’a relégué presque à la fin de son livre. « Voici, dit-il, un genre singulier de guérison. » Et il raconte qu’un chevalier de l’Auvergne, atteint d’une lésion intestinale incurable, vint demander sa guérison à sainte Foy. Celle-ci lui apparut et lui dit qu’elle ne s’occupait pas d’une telle maladie, mais que s’il consentait à recevoir un coup de marteau du forgeron, son voisin, sur le siège du mal, il serait guéri. Le chevalier, dans la simplicité de sa foi, contraignit le forgeron, malgré sa résistance, à se prêter à cette opération et il s’étendit sur l’enclume. Mais quand il voit le lourd marteau soulevé et près de s’abattre sur lui, saisi d’une épouvante subite et instinctive, il s’élance d’un bond sur le sol et, ô merveille! il se trouve guéri. « Ceci, dit l’historien, n’est pas une plaisanterie de notre invention. Nous invoquons à l’appui le témoignage de Robert, abbé de Chanteuge, vieillard des plus graves et des plus vénérables et l’homme le plus recommandable par sa sincérité (3). » Un tel /84/ badinage ne doit être apprécié que dans le cadre de l’époque et des mœurs de ce siècle. La sainte a voulu simplement récompenser la foi naïve de cet homme.

Il est un autre genre de miracles qui, par son objet même, est des plus surprenants et peut être rangé dans la catégorie des badinages. C’est la résurrection des animaux, des bêtes de somme. L’historien en rapporte quatre; l’une d’elles eut lieu en Italie. Mais, à raison de la singularité de ce genre de prodiges, qui cependant n’est pas inouï, il entreprend leur justification par trois motifs que le lecteur sera curieux de connaître. « La fin dernière des animaux, dit-il, étant dans le service de l’homme sur la terre, leur résurrection pour ce monde est plus rationnelle que celle des hommes; ceux-ci gagneraient-ils à être soumis de nouveau à l’incertitude du salut? – La résurrection des bêtes est de nature à nous confirmer dans la foi en notre propre résurrection. – Enfin Dieu s’est servi de ce moyen pour venir en aide aux nécessités de ses enfants. »

Dans ces résurrections de bêtes, la sainte trouvait encore l’occasion de mêler quelque circonstance plaisante. Un chevalier toulousain, se rendant à Conques sur son mulet, voit avec douleur sa monture tomîber et périr, tout près du but de son pèlerinage. Il arrive pédestrement au pied de la statue de la sainte et se plaint auprès d’elle de son infortune. A ce moment, des paysans étaient en train d’écorcher la bête morte; le couteau avait dejà tracé de larges sillons dans son cuir, lorsque tout à coup elle s’agite, repousse les opérateurs et court en hennissant jusque sur la place de l’église de Conques. Là l’animal ressuscité, comme pour témoigner son allégresse d’avoir recouvré la vie, galopait dans tous les sens devant la basilique, faisant retentir l’air de ses hennissements joyeux, en présence de nombreux témoins attroupés devant ce curieux spectacle (1).

Sainte Foy a même ressuscité un âne. Cet âne était toute, la ressource d’un pauvre homme. Lorsqu’il fut mort, on se mit en devoir de le dépouiller de sa peau. Pendant ce temps le malheureux ânier pleurait au pied de la statue d’or. Or, une cuisse de la bête était dejà entièrement dépouillée et l’autre entamée, lorsque l’animal se lève et court après son maître, portant le lambeau de sa peau pendant sur la cuisse. Ce spectacle à la fois risible et touchant émut les spectateurs jusqu’aux larmes. « Quant au lambeau de peau resté pendant, dit plaisamment l’historien, il ne doit être pour personne un sujet d’inquiétude; ce fut un petit détail pour le pouvoir de la sainte (2). »

[Note a pag. 78]

(1) Liv. I, c. xxiii. Torna al testo ↑

(2) Proverb., VIII. 30, 31. Torna al testo ↑

(3) Sancta Fides jocatur ut solet. Lib. I, c. xxviii. Torna al testo ↑

(4) Chant en langue d’oc; voir aux Appendices. – Catel, Hist. des comtes de Toulouse. Torna al testo ↑

[Note a pag. 79]

(1) Liv. I, c. xiii. Torna al testo ↑

(2) Liv. I, c. xvi. Torna al testo ↑

[Note a pag. 80]

(1) Liv. II, c. x. Torna al testo ↑

(2) Id. Torna al testo ↑

(3) Liv. I, c. xvi. Torna al testo ↑

[Note a pag. 81]

(1) Liv. I, c. xx. Torna al testo ↑

(2) Liv. I, c. xxi. Torna al testo ↑

(3) Liv. I, c. xvii. Torna al testo ↑

(4) Liv. I, c. xviii. Torna al testo ↑

[Note a pag. 82]

(1) Liv. I, c. xix. Torna al testo ↑

(2) Liv. I, c. xxiii. Torna al testo ↑

(3) Liv. I, c. xxxiii. Torna al testo ↑

(4) Liv. II, c. iv. Torna al testo ↑

[Note a pag. 83]

(1) Liv. II, c. iv. Torna al testo ↑

(2) Liv. III, c. ix. Torna al testo ↑

(3) Liv. IV, c. xxiii. Torna al testo ↑

[Note a pag. 84]

(1) Liv. I, c. iii. Torna al testo ↑

(2) Liv. IV, c. xix. Torna al testo ↑