Bouillet Servières
Sainte Foy
Vierge et Martyre

Chapitre II
L’église et le cloître

II. L’Église de Conques.

I. Façade. Le tympan.

La façade principale de l’église de Conques est sévère. Deux tours massives, épaulées par de robustes contreforts, couronnées par de lourdes pyramides de pierre, la limitent à droite et à gauche. Deux ouvertures géminées en éclairent la partie supérieure, que surmonte un toit quadrangulaire construit en pierre. Des baies de peu d’importance donnent seules l’air et la lumière à toute la partie inférieure des tours. Entre elles s’ouvrent les deux portes de l’église, que sépare un large trumeau (5). Un vaste tympan en plein cintre les surmonte, abrité sous un fronton saillant. Plus haut, sous un arc de décharge en plein cintre, deux fenêtres de même forme sont surmontées d’un oculus. Six rosaces en marqueterie de pierre, qui accostent ces fenêtres sont, à Conques, les seuls spécimens de cette ornementation polychrome qui était un des traits caractéristiques de l’art auvergnat. Enfin, à la naissance des clochers se dresse un pignon à rampants peu inclinés.

/131/ La sévérité de cette façade fait ressortir avec plus d’intensité le vaste bas-relief qui remplit le tympan du portail. Il représente le Jugement dernier; c’était le sujet favori de nos pères lorsqu’il s’agissait de décorer l’entrée de leurs églises, et ils y trouvaient l’occasion de donner au peuple fidèle une grande et salutaire leçon (1).

Au milieu, le Christ est assis sur un trône dans une gloire elliptique entourée de nuées et semée d’étoiles. Il porte le nimbe crucifère sur lequel est gravé son titre de Juge: IUDEX IUDEX . Ses pieds sont nus, selon la tradition iconographique, et reposent sur un escabeau. Vêtu d’une longue robe et d’un pallium, il lève la main droite pour montrer le ciel aux élus et semble, de la gauche, indiquer aux réprouvés le séjour qui les attend. A ses pieds, deux anges portent des flambeaux; à la hauteur de sa tête, deux autres anges soutiennent des banderoles sur lesquelles on lit à sa droite: ...I PATRIS MEI P... DETE VO... ///I PATRIS MEI P/////DETE VO(2); à sa gauche: DISCEDITE A ME [MALE]D... DISCEDITE A ME [MALE]D(3).

La croix surmonte l’auréole. On lit au sommet:

[I]ESUS REX IUDEORVM
[I]ESUS REX IUDEORUM(4)

De chaque côté, un ange descend du ciel, portant l’un la lance, et l’autre un clou. Deux autres personnages à mi-corps, tenant chacun deux fleurons et la tête ceinte, l’un d’un nimbe radié, l’autre d’un nimbe lisse, figurent le soleil et la lune. Ces quatre personnages sont indiqués par ces mots, gravés sur le croisillon de la croix: SOL LANCEA CLAVI LUNA SOL LANCEA CLAVI LVNA (5). La croix elle-même est glorifiée par ces mots: OC SIGNUM CRUCIS ERIT IN CELO CUM OC SIGNVM CRVCIS ERIT IN CELO CVM (6). Enfin, des deux côtés, deux anges sonnent la trompette qui fera sortir les morts de leurs tombeaux.

A la gauche du Juge suprême, deux anges surgissent des nuages: l’un balance un encensoir, l’autre tient un livre ouvert sur lequel on lit:

SIGNATUR LIBER [VI]TE
SIGNATUR LIBER VITE(7).

/132/ Derrière eux, deux anges, armés, l’un d’une épée et d’un bouclier (1), l’autre d’une lance à gonfanon, paraissent éloigner les damnés et les tenir à distance. A la droite du Sauveur s’avancent la Vierge, couverte d’un manteau et les mains jointes; puis saint Pierre, tenant une clef à la main gauche et un bâton de la droite. Tous deux sont nimbés. Dadon vient ensuite, les deux mains appuyées sur son bâton. Puis Odolric, qui commença la construction de l’église actuelle, la crosse à la main, conduit un roi (2) qui pourrait être Charlemagne « à la barbe fleurie ». Entre eux apparaît un moine dans l’attitude de la prière. Charlemagne est suivi de sa femme et de deux acolytes qui portent un coffre et une sorte de diptyque. Tous sont dans le ciel, figuré par des nuées. Au-dessus d’eux, quatre anges tiennent des banderoles sur lesquelles sont inscrits les noms des principales vertus: [FIDES SPES] CARITAS [CONSTANCIA] VMILITAS Plus haut, une bande saillante porte ces mots:

SANCTORUM CETUS STAT CHRISTO IUDICE LETUS
SANCTORVM CETUS(3).

Enfin, à la suite des personnages que nous venons d’énumérer s’en trouvent quatre autres, de taille plus petite. Un ange dépose une couronne sur la tête du premier, qui est revêtu du costume ecclésiastique, et tient une banderole sur laquelle on lit son nom: IERONIMVS. Les éléments font défaut pour identifier ce Jérôme, ainsi que le vieillard et les deux femmes voilées qui le suivent. Au-dessous, l’église de Conques est figurée par des arcades sous lesquelles sont suspendus en ex-voto les fers des prisonniers délivrés par la puissance de sainte Foy. Un autel surmonté d’un calice, et un siège abbatial ne laissent aucun doute à cet égard. En avant, la sainte martyre, lés mains jointes, se prosterne profondément; devant elle la main de Dieu, nimbée et sortant d’un nuage, semble appeler la jeune sainte à participer à sa gloire (4).

Puis les morts ressuscitent et sortent de leurs tombeaux, dont les anges /133/ soulèvent les couvercles. Sous les pieds du souverain Juge a lieu le pèsement des âmes. Un démon à l’air malicieux: appuie un doigt sur un des plateaux de la balance que tient saint Michel, mais sans pouvoir la faire pencher à son profit (1).

Au-dessous de saint Michel, un ange reçoit les âmes des justes à l’entrée du ciel, dont la porte est ferrée avec grand soin, et même avec un certain luxe d’ornementation. La Jérusalem céleste est représentée par six arcades dont une, plus importante que les autres, abrite Abraham tenant embrassés deux enfants qui figurent les justes. Sous les autres arcades, on voit, à la gauche du Patriarche, les prophètes et les prophétesses de l’ancienne Loi, et, à sa droite, les apôtres, les saintes femmes et les vierges de la Loi nouvelle.

Au-dessus de tous ces élus, on lit:

CASTI PACIFICI MITES PIETATIS AMICI SIC STANT GAUDENTES SECURI NIL METUENTES
CASTI PACIFICI MITES(2).

Derrière le démon qui dispute les âmes à saint Michel, le damné qui vient d’être pesé et condamné tombe la tête en avant dans le vestibule de l’enfer, séparé de celui du Ciel par un mur; d’autres damnés y sont dejà arrivés. Un diable armé d’une massue les fait entrer dans une énorme gueule qui remplit l’ouverture de la porte. Au delà sont représentés et punis tous les péchés et tous les vices. A l’entrée même de l’enfer, un guerrier, figurant l’Orgueil, renversé de son cheval, est saisi par un démon et enfourché par un autre. Puis un homme et une femme sont attachés par une même corde; un démon en tient l’extrémité et semble demander en ricanant au prince des enfers quel supplice il faut infliger aux deux complices. Beelzébuth – « le gros diable », disent les enfants de Conques, – préside à toute la scène. Sa tête horrible et grimaçante est ceinte d’une couronne de flammes: il est assis, et ses pieds reposent sur un damné qui lui sert d’escabeau, et dont un crapaud, figure de la Paresse, mord le pied. D’une main il tient la tête d’un des serpents enroulés autour de ses jambes, et de l’autre il montre Judas, la personnification de l’Avarice, pendu à un arbre, une bourse au cou; un démon tire la corde. A côté, la Médisance se présente sous les traits d’un homme à qui on arrache la langue; une femme dont la tête est déchirée par un serpent et par un diable, est montée sur les épaules d’un homme qu’un démon tient au moyen d’une corde. Enfin un damné est précipité dans une chaudière ardente.

/134/ Au-dessus de toutes ces horreurs se lisent ces vers, qui sont la contrepartie de ceux qui surmontent les élus:

FURES MENDACES FAL... SD CUPIDIQUE RAPACES
SIC SUNT DAMPNATI
134_FURESMENDACES(1).

Sur la bande qui porte cette inscription, en regard de la résurrection des morts, on voit des damnés tourmentés de diverses façons par des démons. L’un d’eux, qui a la bouche dévorée par un crapaud et les pieds par un serpent, est attaché à une perche et tenu au-dessus du feu par deux diables dont l’un a une tête de lapin. C’est peut-être le châtiment de Faction unie à la parole.

Au-dessus de la porte de l’enfer, quelque vaniteux joueur de cithare a la langue arrachée; une victime du désespoir se perce la gorge avec un couteau.

Plus haut encore, sont représentés l’Orgueil qui s’est fait adorer sur la terre, et auquel un diable agenouillé arrache la couronne avec sa gueule; la Gourmandise et la Cupidité figurées par un damné pendu par les pieds, et qu’un diable tient par les cheveux comme pour l’éloigner d’une bourse et d’une coupe; l’Ambition, par des moines et un abbé pris dans un filet ou terrassés aux pieds d’un diable pansu et bossu... Cette inscription surmonte toutes ces tortures:

HOMNES PERVERSI SIC SUNT IN TARTARA MERSI
134_OMNESPERVERSI(2).

Une longue bande traverse le tympan sous les pieds du souverain Juge. On y lit, sur sa droite: i

SIC DATUR ELECTIS AD CELI GAUDIA VINCTIS ☩ GLORIA PAX REQUIES PERPETUUSQ: DIES
134_SICDATUR(3).

et sur sa gauche: I

PENIS INIUSTI CRUCIANTVR IN IGNIBUS USTI DEMONAS ATQUE TREMUNT PERPETUOQUE GEMUNT
134_PENISINIUSTI(4).

Enfin, au-dessous de l’ensemble, on voit cet avertissement aux pécheurs:

O PECCATORES TRANSMUTETIS NISI MORES IUDICIUM DURUM VOBIS SCITOTE FUTURUM
134_OPECCATORES(5).

/135/ La scène du jugement dernier se retrouve maintes fois parmi les œuvres de la sculpture romane, et bon nombre de tympans en offrent la représentation (1). Le désir de frapper le peuple par la crainte des jugements de Dieu était là raison de ce choix; le sujet d’ailleurs était bien propre à inspirer la verve des artistes. De là cette débauche d’imagination, surtout du côté de l’enfer, cette variété de monstres hideux, secondés dans leur œuvre de justiciers par des animaux répugnants, et principalement des crapauds et des serpents qui s’attachent à toutes les parties du corps des damnés. De là ce contraste saisissant entre le calme qui règne dans le séjour des élus, et l’agitation qui trouble celui des réprouvés. De là encore l’importance donnée au Juge suprême, dont la taillé, plus élevée que celle des autres personnages, doit faire voir en lui le souverain Maître de l’univers.

Ces traits sont particulièrement remarquables au Jugement dernier que nous venons de: décrire. De toutes les représentations similaires que nous connaissons, aucune n’a été traitée avec autant de soin, ni surtout avec tant de succès. Sans doute les incorrections de dessin y sont nombreuses, les manques de proportion sont flagrants. Mais ces défauts – d’ailleurs souvent voulus – sont amplement rachetés par l’expression juste des physionomies et par l’heureuse disposition des scènes (2). Il y a plus de cent personnages dans cette page magistrale; aucun n’est traité avec négligence. L’artiste a su donner à son œuvre un remarquable caractère de grandeur, et rester en même temps compréhensible pour ceux qu’il s’agissait d’instruire; ils pouvaient lire là comme dans un livre ouvert les enseignements les plus graves et les plus importants du dogme chrétien.

A quelle époque peut-on placer l’exécution de ce tympan? La question est embarrassante. Nous croyons toutefois qu’il est quelque peu postérieur à l’église elle-même et qu’il a dû être sculpté au milieu du xiie siècle. D’une part, certains détails de costume et d’accessoires autoriseraient sans doute à en retarder l’exécution jusqu’à l’extrême fin de ce siècle, ou même au commencement du suivant. Mais, d’autre part, les caractères de l’architecture figurée, les proportions des personnages, les lettres employées dans les inscriptions ne permettent pas de dépasser de beaucoup la date que nous assignons.

/136/ Le tympan de Conques a sur la plupart de ses similaires une grande supériorité, celle de sa merveilleuse conservation. C’est à peine si on y remarque quelques rares lacunes. Les habitants du pays – et c’est leur gloire – l’ont préservé courageusement de la destruction aux mauvais jours de la Révolution, comme ils ont sauvé leur incomparable trésor. Plût à Dieu que leurs imitateurs eussent été nombreux en France! Nous aurions aujourd’hui à déplorer moins de désastres et à admirer plus de richesses artistiques de toute sorte.

Ajoutons qu’on voit encore des traces notables de la polychromie qui décorait autrefois le tympan, et qui a du être refaite à une époque relativement récente. Affaiblie et adoucie par l’action du temps, elle donne à l’oeuvre un caractère tout spécial et contribue encore à détacher, pour ainsi dire, le tableau de son cadre de pierre, qui n’a d’autre ornement que la chaude patine imprimée par lés siècles. Le rouge domine du côté de l’enfer, le bleu du côté du ciel. L’intrados de l’archivolte était aussi couvert de peinture.

A l’extérieur de l’archivolte règne une décoration originale. C’est une banderole qui en fait le tour, et qui est soutenue de place en place par deux mains entre lesquelles se montre une tête.

Le tympan de l’église de Conques jouit dans le Midi d’une réputation méritée. Aussi un dicton populaire le met-il au nombre des’merveilles de la contrée

Qué n’a pas bist

Clouquié de Roudés,

Pourtal de Counquos,

Gléiso d’Albi,

Campana de Mendé,

N’a pas res bist (1).

Torna su ↑

[Note a pag. 130]

(5) Il était jadis orné d’une statue de sainte Foy du xve siècle, qui, à défaut d’autre mérite, avait au moins celui d’alléger à l’œil ce trumeau d’une largeur exagérée. L’architecte d’alors, M. Formigé, a fait enlever la statue, parce qu’elle n’était pas de la même époque que l’église. C’est pousser un peu loin l’amour et la pratique du purisme, et l’application rigoureuse de pareils principes pourrait être funeste à bon nombre d’œuvres d’art. Torna al testo ↑

[Note a pag. 131]

(1) Cf. A. Bouillet, Le Jugement dernier dans l’art aux douze premiers siècles. Torna al testo ↑

(2) C’était sans doute le texte que l’on trouve dans l’Evangile de saint Mathieu (xxv,  34): « Venite, benedicti Patris mei, possidete paratum vobis regnum. – Venez, les bénis de mon Père, possédez le Royaume, préparé pour vous ». Torna al testo ↑

(3) C’est la contrepartie du texte précédent et l’arrêt de condamnation des damnés: (Mat. xxv. 41) « Discedite a me, maledicti. – Eloignez-vous de moi, maudits. » Torna al testo ↑

(4) Jésus, roi des Juifs. Torna al testo ↑

(5) _e soleil, – la lance, – les clous, – la lune. Torna al testo ↑

(6) Ce signe de la croix se montrera dans le Ciel, lorsque le Seigneur viendra pour juger, – cum [Dominus ad judicandum venerit]. Torna al testo ↑

(7) Le livre de vie est scellé. Torna al testo ↑

[Note a pag. 132]

(1) Nous avons pu constater, sur le bouclier de cet ange, la présence de l’inscription:

EXIBUNT ANGELI ET SEPARA
132_EXIBUNT

[bunt malos de medio justorum]. – Les anges paraîtront, et sépareront les méchants des justes. (Mat. xiii, 49.) Torna al testo ↑

(2) « Le groupe le plus remarquable montre un abbé tenant sa crosse d’une main, et de l’autre conduisant un roi qui, la tête baissée et les genoux à demi fléchis, semble frappé d’une vive terreur; le moine, au contraire, la tête levée, l’air confiant, présente son timide acolyte, en homme qui a l’assurance que personne ne saurait être mal reçu en sa compagnie... » Mérimée, Extrait d’un Rapport adressé au Ministre de l’Intérieur sur l’abb. de Conques. – (Bullet. monum., tom. IV, p. 225.) Torna al testo ↑

(3) L’assemblée des Saints, remplie de joie, se tient debout devant le Christ, son Juge. – Le texte latin est un vers léonin, aussi bien que les inscriptions suivantes. Torna al testo ↑

(4) V. la grav. p. 27. Torna al testo ↑

[Note a pag. 133]

(1) Cf. Male, L’art religieux du xiiie siècle en France, p. 476. Torna al testo ↑

(2) Les chastes, les pacifiques, ceux qui aiment, la piété, sont ainsi remplis de joie et de sécurité et exempts de crainte. – Ce texte rappelle les béatitudes glorifiées par le Sauveur dans son Discours sur la montagne. (Mat. v.) Torna al testo ↑

[Note a pag. 134]

(1) Les voleurs, les menteurs, les trompeurs, les avares, les ravisseurs sont tous condamnés ainsi avec les scélérats. Torna al testo ↑

(2) C’est ainsi que les hommes pervers sont plongés dans l’enfer. Torna al testo ↑

(3) Ainsi sont donnés aux élus, unis pour les joies du ciel, la gloire, la paix, le repos, une lumière sans fin. Torna al testo ↑

(4) Les méchants sont tourmentés par les châtiments, brûlés par les flammes [au milieu des] démons, ils tremblent et gémissent perpétuellement. Torna al testo ↑

(5) Pécheurs, si vous ne réformez vos mœurs, sachez que vous subirez un jugement redoutable. Torna al testo ↑

[Note a pag. 135]

(1) Mentionnons seulement le jugement dernier du portail de l’église de Perse (Aveyron). Nous sommes tenté d’y voir le prototype de celui de Conques. – Voir plus bas, p. 318. Torna al testo ↑

(2) « Si je ne me trompe, dans cette variété immense de personnages, accumulés sur ce bas-relief, il y a plus d’imagination que n’en montrent d’ordinaire les compositions de cette époque; et les amants étranglés de la même corde, l’abbé protecteur du roi, le chanteur et le gourmand punis par où ils ont péché, annoncent une certaine recherche d’idées qu’on ne s’attend pas à rencontrer dans une époque de barbarie. Je remarque encore, malgré l’incorrection du travail, une tentative constante pour arriver à l’expression, tentative quelquefois suivie du succès. » Mérimée, op. cit. p. 238. Torna al testo ↑

[Note a pag. 136]

(1) Qui n’a pas vu le clocher de Rodez, le portail de Conques, l’église d’Albi, la cloche de Mende, n’a rien vu. Torna al testo ↑