Bouillet Servières
Sainte Foy
Vierge et Martyre

Deuxième partie
Conques

Chapitre II
L’église et le cloître

II. L’Église de Conques

/137/

II. Intérieur.

Franchissons le seuil de l’église, faisons quelques pas en avant, et retournons-nous. Au-dessus du portail s’avance une tribune que supporte un arc en plein cintre, de la largeur de la nef principale (1). Au fond, au milieu du mur se voit la retombée commune de deux demi-arcs de décharge qui supportent un passage au-dessus duquel s’ouvrent deux fenêtres en plein cintre surmontées d’un oculus.;

Il est à remarquer que le tore qui se profile à l’angle rentrant de l’archivolte des deux fenêtres repose sur deux colonnettes de même diamètre, dont il n’est séparé que par deux petits chapiteaux sans décoration. Faut-il voir dans cette disposition, en partie au moins spéciale à l’école limousine, le résultat d’une influence analogue et parallèle à celle que nous constaterons à propos de certaines pièces du trésor de Conques? Faudrait-il admettre, en un mot, que les architectes, aussi bien que les orfèvres et les émailleurs, auraient emprunté leurs confrères du Limousin quelques-unes de leurs conceptions originales et caractéristiques? Après tout, il n’y aurait à cela rien d’impossible. Quoi qu’il en soit, la présence d’un membre d’architecture dont l’apparition n’eut lieu qu’au xiie siècle, serait une nouvelle présomption en faveur de là date que nous avons assignée au portail et à son tympan.

Une nef de six travées avec bas côtés simples, surmontés d’un haut triforium; un long transept à bas côtés, flanqué à l’est de quatre absidioles; un vaste chœur contourné par un déambulatoire sur lequel s’ouvrent trois chapelles semi-circulaires: telle est l’ordonnance générale de l’église abbatiale de Conques (2). C’est, dans ses lignes principales, le plan que nous avons esquissé en faisant connaître les caractères principaux de l’école auvergnate.

Les piliers qui séparent les six travées de la nef offrent alternativement deux dispositions différentes. Les uns sont carrés, et présentent sur chaque face une colonne cylindrique engagée; les autres sont cruciformes, avec une saillie rectangulaire dans chaque angle rentrant. Les premiers rappellent par leur plan certains piliers de la cathédrale de Santiago; les autres sont conçus d’après un parti intermédiaire entre ces derniers et ceux de Saint-Sernin de /138/ Toulouse. Les uns et les autres se retrouvent dans les églises romanes de la région auvergnate.

Les piliers cruciformes sont dépourvus de chapiteaux sous les arcades et dans les bas côtés: l’office en est rempli par un simple bandeau chanfreiné. A la partie antérieure, sur la nef, ils font sur le nu du mur une saillie rectangulaire qui supporte, à la hauteur du triforium, un pilastre semi-circulaire avec sa base et son chapiteau, sur lequel repose le doubleau de la voûte haute.

Quant aux autres, ornés de chapiteaux sur trois côtés, leur colonne semi-cylindrique extérieure s’élance d’un jet jusqu’à la naissance du doubleau. De robustes arcades en plein cintre, à double rang de claveaux, séparent la nef des bas côtés. Toujours d’après la tradition de l’école auvergnate, la nef est voûtée en plein cintre; les bas côtés ont des voûtes d’arête sans nervures, séparées par d’épais doubleaux à section carrée.

Chaque travée reçoit la lumière de deux fenêtres en plein cintre, percées, la première dans le collatéral, la seconde dans le mur extérieur du triforium. Chaque travée de ce dernier embrasse, sous un arc en plein cintre, deux arcades surélevées ayant pour support commun deux colonnettes jumelles à chapiteau unique, et reposant, aux extrémités, sur le chapiteau d’une colonne engagée. Colonnes et colonnettes ont des bases attiques largement profilées, et des chapiteaux d’une belle exécution. Nous y reviendrons plus loin.

Une voûte continue, en quart de cercle, couvre la galerie du triforium et s’appuie à la naissance de la voûte haute. Au droit de chaque pilier, un mur épais, reposant sur le doubleau du collatéral et percé d’un passage en plein cintre, fait l’office d’éperon.

En somme, la disposition de ces tribunes est la même que dans les églises auvergnates, mais avec plus d’ampleur. La galerie est plus spacieuse, les ouvertures plus hautes et plus larges, l’ordonnance plus élancée et la décoration plus recherchée. Il semble que l’architecte ait voulu, en donnant ainsi plus de hauteur à son église, y déverser plus de lumière, et faire contraster une certaine élégance avec la noble sévérité des parties basses. Le but est si bien atteint, qu’à Saint-Sernin de Toulouse, on n’a pas cru devoir faire mieux que de copier exactement ce qui existait dejà à Conques. C’est aussi ce qui a été fait à Santiago de Compostelle.

Les arcades hautes du carré du transept, à deux rangées de claveaux, prennent naissance à la même hauteur que les arcs doubleaux: de la nef haute, sur les chapiteaux des colonnes semi-cylindriques des quatre piliers de la croisée. Ces derniers, plus importants que les autres, sont cruciformes et flanqués de quatre colonnes engagées. Quatre trompes, gauchement construites, établies dans les angles formés par les quatre arcades, supportent un tambour octogone /139/ dont chaque face est percée d’une ouverture en plein cintre à trois voussures toriques. La plupart de ces tores ont disparu, ainsi que les chapiteaux sur lesquels ils s’appuyaient. Il en reste cependant assez pour permettre d’assigner à cette partie de la construction la date du xie siècle; elle est donc contemporaine de la nef.

Nous pouvons conjecturer avec vraisemblance, et aussi par analogie avec les édifices de d’Auvergne, et en particulier avec Notre-Dame du Port, que le tambour octogone était primitivement surmonté d’une coupole hémisphérique ou même à huit pans. Cette coupole fut détruite à une époque que nous ne saurions déterminer. A défaut de renseignements relatifs aux causes de sa destruction, les mouvements de matériaux qui ont déformé les trompes nous porteraient à croire que la coupole, maladroitement construite, vint à menacer ruine ou même à s’écrouler. Toujours est-il qu’au xive siècle une nouvelle coupole fut construite telle que nous la voyons aujourd’hui. Par un artifice ingénieux, afin d’éyiter sans doute des poussées dangereuses pour ce qui restait de la construction primitive, les huit piles qui la supportent passent devant les pieds droits des fenêtres pour s’appuyer uniquement sur le bandeau qui court sur les claveaux des arcades et sur les trompes. Quant aux nervures qui divisent cette coupole en huit segments, elles reposent sur autant de consoles ornées d’écus armoriés et de feuillages largement sculptés.

Sous les trompes qui supportent le tambour et la coupole sont sculptés des personnages. Ce sont, du côté du chœur et faisant face à la nef, deux anges en pied, debout, ailés et nimbés. L’un d’eux, celui de gauche, tient une banderole sur laquelle on lit:

SANCTUS GABRIEL ARCANGELUS
139_SANCTUSGABRIELARCANGELUS(1)

Il est à supposer que l’archange Raphaël est celui qui fait pendant à Gabriel. Il ne subsiste aucun attribut de nature à l’établir.

Du côté opposé se voient, en buste seulement, saint Pierre et saint Paul, /140/ désignés par les inscriptions qu’ils portent, l’un sur une banderole, l’autre sur un livre ouvert:

SANCTUS PETRUS
140_SANCTUSPETRUS
SANCTUS PAULUS
140_SANCTUSPAULUS

Ces quatre figures, ainsi que les armoiries et les feuillages du dôme, ont été violemment polychromés à une époque assez récente.

Chacun des bras du transept, avons-nous dit, se compose de trois travées, et possède deux bas côtés. L’ordonnance est la même que dans la nef, et le triforium qui surmonte les collatéraux continue celui de la nef. Toutefois sa galerie est un peu moins large, et il en résulte, pour la dernière travée de la nef et la première du chœur, une surélévation notable des arcades géminées, afin de leur faire atteindre la hauteur des autres.

Comme nous l’avons remarqué dejà, le collatéral et le triforium s’interrompent aux extrémités du transept. Là on passe d’une galerie à l’autre par une large corniche. Celle du sud est supportée par des modillons de formes variées, ornés de figures d’anges et d’animaux ou d’objets divers, parmi lesquels on trouve la croix de résurrection. La tranche elle-même de la corniche offre plusieurs rangées de billettes. Deux fenêtres en plein cintre sont percées au-dessous de ce passage, et deux au-dessus. Ces deux dernières, décoréejs d’une archivolte torique supportée par une colonnette de chaque côté, sont séparées par une épaisse colonne cylindrique à base octogone, dont le chapiteau se trouve au-dessous d’un oculus encadré d’un tore.

Le passage du nord est porté par deux arcs dont le cul de lampe commun forme une double niche surmontée d’un dais, abritant une représentation de l’Annonciation. Marie est sous la niche de droite; l’archange Gabriel, debout sous celle de gauche, porte son nom écrit sur un phylactère:

GABRIEL ANGELUS
140_GABRIELANGELUS(1)

A la retombée de l’arc de gauche, dans l’angle, le prophète Isaïe, barbu /141/ debout, lève la main droite pour montrer le ciel; de la gauche, il tient une banderole sur laquelle on lit sa prophétie relative à l’Annonciation:

DIXIT ISAIAS EXIET VIRGA DE RADICE IESSE
141_DIXITISAIAS(1)

Du côté opposé, saint Jean, aussi barbu, lève une main vers le ciel, et tient de l’autre un livre ouvert avec ces mots:

IOHANNES AIT ECCE AGNUS DEI
141_IOHANNES(2)

La disposition des fenêtres est la même qu’à l’autre extrémité du transept.

Deux chapelles s’ouvrent à l’est de chacun des bras du transept. La plus extérieure, construite sur plan semi-circulaire, éclairée par une seule fenêtre et voûtée en cul de four, est pratiquée dans l’épaisseur du mur, de sorte qu’elle n’est pas apparente au dehors. La plus rapprochée du chœur, voûtée aussi en cul de four, mais percée de trois fenêtres, est précédée d’une travée carrée, voûtée en berceau et décorée d’une arcature sur ses murs. Les fenêtres sont séparées par des colonnettes portant leur archivolte, et reposant sur un bandeau /142/ que porte l’arcature inférieure. Polygonale à l’intérieur, cette chapelle est semi-circulaire au dehors.

Le rond-point du chœur présente d’abord de chaque côté un gros pilier carré, flanqué d’un tore à chaque angle et dépourvu de chapiteau; puis six piliers cylindriques disposés en demi-cercle, et supportant sur leurs chapiteaux des arcades fortement surhaussées. Au-dessus, sur un cordon porté par des billettes, repose une arcature de sept arcades séparées par des colonnettes géminées, et qui passe devant la galerie du triforiurn. Quatre de ces arcades sont aveugles, les trois autres éclairent la galerie, voûtée en demi-berceau annulaire. Un second étage d’arcatures s’élève au-dessus du premier, présentant avec celui-ci cette différence que ses trois fenêtres s’ouvrent sur l’extérieur. Enfin une voûte en cul de four couronne le tout.

Le déambulatoire est voûté en voûtes d’arête sans doubleaux. Les colonnes du pourtour du chœur reposent sur un stylobate de pierre continu. Celles qui leur font face, du côté extérieur, sont élevées sur un banc interrompu au droit des absidioles. Celles-ci, au nombre de trois, sont voûtées; en cul de four et éclairées chacune par trois fenêtres en plein cintre. Celle qui est dans l’axe de l’édifice, plus grande que les autres, forme en plan une demi-circonférence précédée d’un étroit rectangle. Entre les chapelles, quatre fenêtres éclairent le déambulatoire. Il serait impossible de décrire en détail toutes les particularités qui se rencontrent à l’intérieur de cette remarquable église. Nous en. avons signalé dejà plusieurs en passant. Notons encore quelques-unes des plus intéressantes. Les socles des piliers qui séparent la nef des collatéraux affectent la forme circulaire; au contraire, ceux du chœur et du transept sont carrés ou polygonaux.

Les bases des colonnes, colonnettes et piliers, sont en général dérivées de la base attique formée, comme on sait, de deux tores séparés par une gorge. Cependant les proportions données à ces éléments constitutifs varient presque d’une base à l’autre, si bien que toutes, ou à peu près, présentent un /143/ galbe différent. Les tores se profilent de stries qui les font ressembler à des câbles, ou se creusent de chevrons, tandis que dans les gorges font saillie des boules de même diamètre. On trouve ailleurs des bases ornées, aux angles, de fleurons ou de têtes d’animaux.

La décoration en forme de câble constitue le cordon qui orne une des chapelles du transept sud: on la retrouve ailleurs, superposée à plusieurs rangées de billettes. Ces dernières, en nombre variable, de deux à cinq, forment ainsi des cordons à différents endroits.

Les chapiteaux présentent une variété prodigieuse d’ornementation. Autour du chœur, et dans les chapelles du transept, on a utilisé, croyons-nous, un certain nombre, de chapiteaux que nous pensons avoir appartenu à un édifice plus ancien. Leur corbeille est couverte de dessins géométriques, d’entrelacs ou de feuillages de caractère byzantin, sans relief, mais profondément refouillés.

Viennent ensuite des chapiteaux dont les feuillages les plus saillants s’élargissent puis se recourbent à leurs extrémités. Enveloppés souvent de plusieurs rangées de feuilles, ils procèdent visiblement du chapiteau corinthien. Tels sont ceux des colonnes qui entourent le chœur. Il y a aussi de remarquables chapiteaux à feuillages sur les colonnettes du triforium; plusieurs d’entre eux sont des chefs-d’œuvre d’élégance et de goût, et leur exécution large et sobre atteste de la part de ceux qui les ont conçus et exécutés un sens profond de l’art décoratif.

Les chapiteaux historiés – ce sont ceux dont les sculptures représentent des animaux plus ou moins fantastiques, ou des scènes empruntées à l’histoire ou à la légende – sont très nombreux. Il serait intéressant de les décrire et de les étudier en détail. Nous ne pouvons ici qu’indiquer les principales représentations. Sur ceux qui offrent des animaux, on trouve: quatre aigles aux quatre angles, déployant leurs ailes de telle sorte qu’elles se croisent; – des griffons affrontés; – deux oiseaux à tête humaine; – quatre animaux fantastiques s’entre-dévorant la tête; – deux agneaux, et ailleurs deux colombes buvant dans un même calice; – deux centaures; – deux oiseaux buvant dans une fleur; – deux griffons adossés; – une sirène à deux queues, qu’elle tient chacune d’une main; – deux animaux à corps de lion et à tête d’homme.

Les représentations légendaires présentent: le martyre de saint Pierre, surmonté, au tailloir, d’une inscription mutilée et illisible; – deux chevaliers combattant à la lance; derrière eux un personnage tient une massue, et un autre lui retient le bras; – deux guerriers portant des boucliers, et se battant, l’un avec une lance, l’autre avec une épée; – la scène de l’Annonciation; – quatre démons tourmentant un homme qui tient une banderole sur laquelle /144/ on lit: TU PRO MALU (sic) ACCIPE MERITUM 144_TUPROMALUM(1); – un personnage assis, les mains sur les genoux, entre deux anges du côté opposé, un autre personnage, assis aussi entre deux anges, lève le bras, tandis qu’au-dessus de lui se voient l’agneau pascal et une main bénissante; – deux personnages debout, sonnant de l’olifant; – une scène de persécution.

Beaucoup des tailloirs de ces chapiteaux sont décorés de sculptures. Ce sont en général des billettes, des rinceaux ou des entrelacs; on y trouve aussi quelques animaux et des fleurs.

Nous avons relevé, gravées sur les murs à l’intérieur de l’église, un grand nombre de marques de tâcherons. Nous reproduisons les plus caractéristiques d’entre elles.

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Substructions.

En relevant, il y a quelques années, le pavé du sanctuaire, on mit à jour les restes d’une construction circulaire en petit appareil, dans lesquels on voulut voir les substructions d’un temple païen (2). Sans chercherf discuter la question, contentons-nous de dire que les païens n’avaient que faire dans un lieu aussi sauvage et surtout inaccessible; que rien d’ailleurs ne nous empêche de croire que les cénobites dé la vallée rocheuse, qui devaient construire comme on construisait autour d’eux, c’est-à-dire selon les traditions romaines, n’aient élevé là un sanctuaire qui leur servait de lieu de réunion et dé prière. Il n’est pas inadmissible qu’il y ait eu parmi eux des prêtres qui célébraient en présence des autres les saints mystères.

La présence de deux urnes d’origine manifestement franque ou mérovingienne, trouvées auprès de ces substructions, ne pourrait que confirmer cette hypothèse.

D’ailleurs, puisque le champ est ouvert aux conjectures, pourquoi ne serait-il pas permis de voir dans ces substructions les restes de la cellule ou de l’oratoire de Dadon? La piété filiale n’aurait-elle pu inspirer aux moines du xie siècle la pensée d’élever le sanctuaire de leur église là où avait vécu et prié leur pieux fondateur?

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/145/

Grilles.

Le Livre des miracles de sainte Foy nous apprend (1) que le nombre des prisonniers délivrés par la protection de notre sainte était si grand que leurs entraves, offertes par eux en ex-voto, encombraient l’église. Aussi les moines employèrent cette immense quantité de fers à fabriquer des grilles. « Toutes: les issues, ajoute Bernard d’Angers, tous les passages sont fermés au moyen des portes de fer dont ces chaînes ont fourni la matière. A mes yeux, elles sont, après les splendides joyaux du trésor, la plus admirable décoration de l’église (2). »

Il est permis de croire que telle est l’origine des magnifiques grilles en fer forgé qui, au nombre de neuf, ferment les entrecolonnements du chœur. Hautes de près de 3 mètres, elles offrent un délicat et résistant réseau de brindilles formant des enroulements, des losanges, des spirales, des fleurons, des volutes qui constituent une œuvre de ferronnerie importante et remarquable. Destinées à protéger le trésor que l’on conservait au fond du sanctuaire, elles présentent extérieurement des appendices saillants munis de pointes aiguës, barbelées et forgées avec soin, qui devaient ôter toute idée d’en tenter l’escalade. De petites têtes de dragons, finement modelées, terminent les appendices et semblent être celles des gardiens du sanctuaire. Le dessin de chaque grille, différent des autres, offre une grande variété de combinaisons.

Quoique de nombreux indices fassent supposer des changements successifs de disposition, il semble bien que l’œuvre primitive soit de la première moitié du xiie siècle (3).

Un certain nombre d’églises possèdent encore des grilles de clôture en fer forgé. Parmi celles qui, ont été publiées, nous pouvons mentionner, comme se rapprochant le plus des grilles de Conques par leur travail et leur disposition, /146/ celles de la cathédrale de Pampelune (1), des églises d’Orcival (2) et de Saint-Aventin (3), et celle qui entoure la Sakhah, à Jérusalem (4).

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Sacristie.

Au fond du bras méridional du transept, un mur percé d’une porte en ogive et de deux petites fenêtres grillées s’élève en face des premiers piliers et forme un des trois côtés d’une construction qui renferme la sacristie. Il est en grande partie couvert de restes de peintures murales du xve siècle, représentant les scènes du martyre de sainte Foy. Des vers romans, disposés en treize quatrains, en formaient la légende. Ils sont malheureusement fort incomplets, et la lecture que nous pouvons en donner contient bien des lacunes.

3e Quatrain

J ..... veramen de suffrir cascun turmen

..... ..... .....

per que pusca alcel montar

..... ..... rede grand martir.

4e

S ..... me vis atu atrayre car ..... ly ...

Aquest dia quem vuilhas en doctrinar .....

Tua via que non puesca de viar emantener en tal guisa a ...

Crusel que per neguna promesa no perd le regne delcel.

7e

..... ..... ..... non vuli renegar.

..... ..... .....

8e

Tostz prestamen bateltz la fort

Evos despoliatz la me

En tro visiatz a la mort

..... la ..... te.

9e

Jeu ven per a tu dire

Sapias de sert piussan

Rey se tu fe nofas... ssire

..... detruira .....

/147/ 10e

O imperador malvat .....ssi es ..... crusel

Que ayas aqui butât la pieussela de bon zel

La terra deuria partir per lo mal que as perpetrat

Per so car as mesa aqui la Fe que re non ha fach.

Si endommagées que soient aujourd’hui ces représentations, elles offrent cependant un réel intérêt et mériteraient d’être relevées fidèlement. Loin de songer à démolir le mur qu’elles couvrent – c’était, dit-on, le projet de l’architecte chargé de la restauration de l’édifice – on devrait bien plutôt penser à leur entretien et à leur conservation. Les peintures murales sont devenues assez rares dans nos églises pour qu’on ait le souci d’assurer leur durée, et non de les détruire. Le vandalisme – même et surtout le vandalisme officiel – a fait dejà trop de ruines, et il serait grand temps de s’en souvenir pour combattre par tous les moyens son omnipotence désastreuse.

Ajoutons que les peintures murales de Conques, exécutées par une main, douée d’une certaine habileté, fourniraient des renseignements intéressants pour l’iconographie de sainte Foy et pour l’histoire du costume au moyen âge.

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[Note a pag. 137]

(1) Cette tribune, reconstruite depuis peu, a remplacé une tribune en charpente. Torna al testo ↑

(2) Dimensions de l’église de Conques: Longueur dans œuvre, 50m50; – hauteur de la voûte haute, 22m12; – hauteur de la coupole, 26m60; – hauteur des bas côtés, 9m40; – largeur totale dans œuvre, 16m62; – largeur de la nef principale, 6m72; – largeur de chaque bas côté, 3m78; – longueur du transept, 35m58; – largeur du transept, 16m77. Torna al testo ↑

[Note a pag. 139]

(1) Sanctus Gabriel archangelus. Torna al testo ↑

[Note a pag. 140]

(1) Gabriel angelus, – l’ange Gabriel. Torna al testo ↑

[Note a pag. 141]

(1) Isaïe a dit: Il sortira un rejeton de la tige de Jessé. Torna al testo ↑

(2) Johannes ait: ecce agnus Dei; – Jean a dit: Voici l’Agneau de Dieu. – Il est bon de remarquer que, conformément aux traditions iconographiques du moyen âge, « les patriarches et les prophètes n’ont qu’une simple banderole, tandis que les apôtres ont un livre, parce que les premiers n’ont fait qu’entrevoir la vérité, et que les seconds l’ont connue tout entière ». – Corblet, Vocabul. des symboles et des attributs employés dans l’iconogr. chrét., p. 6. Torna al testo ↑

[Note a pag. 144]

(1) Tu pro malv (pour malo) accipe meritum. – Reçois la récompense du mal que tu as fait. Torna al testo ↑

(2) V. Revue religieuse de Rodez et de Mende, 25 août 1876. Torna al testo ↑

[Note a pag. 145]

(1) Liv. I, c. xxxi. Torna al testo ↑

(2) Liv. I, chap. xxxi. Torna al testo ↑

(3) Darcel, Serrurerie du moyen âge, dans les Annales archéol., XI, p. 1-5. – Cf. Viollet-le-Duc, Dict. d’architect., XI, p. 238. XIX, p. 213 Torna al testo ↑

[Note a pag. 146]

(1) Annales archéol., XXII, p. 204. Torna al testo ↑

(2) Mallay, Essai sur les églises romanes du Puy-de-Dôme. Torna al testo ↑

(3) Gailhabaud, L’architecture et les arts qui en dépendent, tom. IV. Torna al testo ↑

(4) Comte Melchior de Vogué, Le temple de Jérusalem, monographie du Haramech-cherif, p. 94. Torna al testo ↑