Bouillet Servières
Sainte Foy
Vierge et Martyre

/465/ Latino →

VIII.

Quelle fut la mort de Guy.

Voici maintenant le récit de la mort d’un impie nommé Guy. Nous le tenons de Gerbert, dont nous avons souvent parlé. Sans autre préambule, entrons en matière.

Guy avait entendu très souvent raconter les merveilles que la toute-puissance de Jésus-Christ a opérées par l’entremise de sainte Foy; mais il n’en demeurait pas moins obstiné dans son esprit de dénigrement impudent. Toutes les fois que l’on parlait devant lui du rétablissement des yeux de Gerbert, il se répandait, dit-on, en de si horribles blasphèmes, qu’il poussait l’insolence jusqu’à proférer des imprécations contre sainte Foy elle-même, parce qu’elle avait rendu la lumière à des yeux arrachés; ne pouvant nier l’évidence du miracle divin, il l’attribuait, à l’instar des perfides pharisiens à une intervention malfaisante. Aussi, après un assez long délai, la mort du pécheur, selon la parole du prophète, fut si épouvantable (1), que lorsqu’il rendit son âme, toutes les personnes présentes sentirent une odeur insupportable. En outre elles virent un énorme serpent s’élancer de la couche du mourant, fendre le flot pressé des assistants, déployer çà et là ses anneaux avec souplesse, s’enfuir en rampant sur une trace sinueuse et enfin disparaître. C’est ainsi qu’une perdition manifeste de l’âme et du corps fut le châtiment de ce misérable blasphémateur de la sainte; après avoir suivi les leçons et les exemples du démon par sa perversité, il suivit aussi ce dernier dans l’enfer.