Bouillet Servières
Sainte Foy
Vierge et Martyre

Livre des Miracles de Sainte Foy
Livre Quatrième

/558/ Latino →

II

D’une gourde qui avait été laissée vide.

Tandis que de telles merveilles s’opéraient, il se produisit un fait remarquable qui eut du retentissement et excita l’admiration; nous croyons qu’il n’est pas indigne de figurer dans ce livre.

Des paysans de l’Auvergne, se rendant au pèlerinage de sainte Foy, s’arrêtèrent, après avoir traversé le Lot (2), sous un arbre appelé vulgairement rixiac, se reposèrent de leurs fatigues à son ombre, et vidèrent une gourde de vin qu’ils portaient avec eux, pour se désaltérer, car la chaleur était accablante. Puis, avant de se remettre en marche, ils suspendirent la gourde vide aux branches de l’arbre et l’y laissèrent, sous la garde de la sainte qu’ils allaient visiter. Après lui avoir rendu leurs devoirs à son tombeau, ils se demandaient, au retour, s’ils retrouveraient leur gourde, lorsque, arrivés près de l’arbre, ils la décrochèrent. O merveille! ils l’avaient laissée vide, ils la trouvèrent remplie d’un falerne génereux qui bouillait comme au soleil d’automne le vin nouveau. Frappés d’étonnemenf à cette vue, ils reconnaissent l’intervention divine et la puissance de la sainte, à la garde de laquelle ils avaient confié la gourde vide. Puis ils se partagent cet excellent bienfait /559/ du ciel et y font goûter généreusement tous les pèlerins qu’ils rencontrent, à la gloire de la grande sainte, jusqu’à complet épuisement de la gourde. Enfin, après avoir rendu à Dieu et à son illustre martyre les plus vives actions de grâces, ils reprirent joyeux leur route poudreuse et arrivèrent heureusement dans leur pays.

[Nota a pag. 558]

(2) Le Lot, Holitis. Le Cartulaire écrit Oltis (nº 32, 33, 572); l’idiome du pays dit Olt. Torna al testo ↑