Livre des Miracles de Sainte Foy
Supplément 1 – Manuscrit de Conques
/592/ Latino →
III.
Guérison d’un possédé furieux.
Un homme possédé de l’esprit malin, après avoir longtemps erré dans les forêts et les montagnes, entra par hasard dans l’église de Campagnac (1), que beaucoup d’entre vous ont vue. Portant çà et là ses regards torves et égarés, il les fixe tout à coup sur l’autel et, se précipitant avec violence de ce côté, il enlève vivement un corporal qui se trouvait sur la table de l’autel et le jette à terre. A cette vue, les ministres de l’église réprimandent ce furieux, puis ils invoquent pour lui la miséricorde de Dieu et l’intercession de sainte Foy, patronne de cette église. Enfin ils allument les flambeaux, afin de forcer le démon à se retirer, par la vertu des mérites de la grande sainte. A peine la lumière brille-t-elle que, ô merveille! l’infortuné rejette, par la bouche, des flots de sang et en même temps l’immonde esprit lui même, qui ne peut résister plus longtemps à l’ordre de Dieu. A cette vue, tous les assistants exaltent la puissance d’en haut qui, entre les mains de notre sainte, éclate en merveilles si étonnantes.
[Nota a pag. 592]
(1) Campagnac, Campaniacus, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Millau, Aveyron. C’était encore, au xvie siècle, une annexe de Canac, d’après le Pouillé de 1510. Le prieuré de Campagnac était alors uni à celui de Perse, qui appartenait à Conques. (Cf. Cartul. Introd. p. LXXV, nº 188; – Servières, Hist de S. Hilarian, p. 169). L’église de Campagnac était autrefois et est encore dédiée à sainte Foy. Torna al testo ↑