Desjardins
Cartulaire de Conques

Introduction

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Chronologie des abbés de Conques du viiie au xiie siècle.

I. Dadon. — Il vivait au viiie siècle. Voir dans le cartulaire les nos 580 et 581.

→ Corrections II. Madraldus. — Abbé en 801, no 1; et en 819, no 580.

Argofredus. — Nommé seulement dans la → Chronicon chronique de Conques.

III. Anastase. — 823, no 460.

IV. Elie. — 838, no 581. Cest lui qui bâtit Figeac.

Blandin. — Désigné par Aimoin dans le récit de la translation des reliques de saint Vincent de Saragosse. Son existence paraît problématique. A l’époque où Aimoin place cet abbé, les chartes du cartulaire indiquent un autre titulaire qui suit.

V. Bégon I. — Vivait en 852, no 212, et vers 878, no 153.

Gibert. — Mentionné seulement dans la chronique de Conques.

Etienne. — Ici la chronique nomme un abbé Etienne qui, /xl/ d’après les faits qu’elle cite elle-même, n’est autre qu’Etienne Ier, évêque de Clermont, qu’on trouvera plus bas.

VI. Frotaire. — 887, no 108.

VII. Arlaldus I ou Airaldus. — 900, no 251; et 903, janvier, no 112. La chronique intervertit l’ordre de succession de Frotaire et d’Arlaldus. Elle fait de même pour Jean qu’elle place ici et qui doit venir après Raoul.

S. Géraud. — C’est à tort que le Gallia Christiana fait de saint Géraud d’Aurillac un abbé de Conques, d’après la Chronique. Voici les termes employés par ce document: sub eodem tempore, Guillelmus dux Aquitanorum Cluniacense fundavil cœnobium; ejusdem etiam ducis tempore, dominus Geraldus vir egregiæ sanctitatis et nobilitatis claruit. On voit que l’auteur cite simplement ici deux faits contemporains de l’abbé Raoul.

VIII. Raoul. — Arlaldus mort, les moines lui donnèrent immédiatement pour successeur Raoul qui, dans le même mois de janvier 903, accorda en prestaire à Eldebert et consorts la terre d’Estaing, no 177. La dernière charte qui le nomme est du mois d’avril 930, no 6.

Frédolon. — D’après la chronique, Frédolon aurait été abbé après lui. Le cartulaire contient une charte dans laquelle figure Frédolon avec le titre d’abbé, mais il n’est pas dit que ce fût de Conques. On le trouve au catalogue des abbés de Vabres. Il n’était pas frère de Raoul, comme on pourrait le croire. La mère de ces deux abbés s’appelait Sénégonde, mais la comparaison des nos 5 et 7 prouve que la Sénégonde, mère de Frédolon, n’était pas la même que la Sénégonde, mère de Raoul.

Guibert. — Pour prouver qu’un abbé du nom de Guibert a succédé à Raoul et Frédolon, la chronique cite des acquisitions qu’il faut rapporter à un autre Guibert, de beaucoup postérieur.

IX. Jean. — Il était prévôt de l’abbaye en 914, no 222, et abbé en 933, no 91. Il est vrai qu’une charte prestaire de la xe année de Charles le Simple lui donnerait dejà ce titre, no 306. /xlj/ Mais il y a évidemment ici une erreur de date, qui est sans doute le fait du copiste. Si l’on compare les signatures de ce document à celles de la prestaire de 903, passée par Raoul, on voit que les dignitaires de l’abbaye sont différents. Or il est bien difficile qu’ils aient tous disparu de 903 à 908. La première de ces pièces désigne parmi les témoins, en 903, Adraldus, Rotgarius, Widbaldus, enfants, Astarius, adolescent. Ils ont grandi quand on rédige la seconde, et sont devenus Astarius, prévôt; Guitbaldus, gardien de l’église; Adraldus, portier du couvent; Rodgerius, portier des pauvres. Astarius, prévôt, est souvent mentionné dans les chartes, un peu avant et après 930. Le scribe qui a écrit la seconde prestaire est Hictor, clerc, rédacteur de plusieurs actes à cette dernière époque. C’est donc entre 933 et 937 que je crois devoir placer la seconde prestaire portant le nom de Jean. Il est cité pour la dernière fois à une date précise, en 935, no 200.

X. Etienne I, Bégon II et Hugues. — Après lui, Etienne gouverne l’abbaye de 942, no 145, à 984, no 1231. Il était en même temps évêque de Clermont. En 958, les documents portent Stephanus episcopus et Bego et Hugo abba, no 202. Une charte de 961 donne à Bégon le titre d’évêque, no 340. Il était sans doute le coadjuteur d’Etienne2, auquel il succéda sur le siège de Clermont. Hugues était le véritable abbé; un document de 962 l’appelle abbas secundum regulam, no 303. Etienne et Hugues sont nommés pour la dernière fois en 984, no 123. Cest par suite d’une inadvertance que le Gallia christiana3 donne Etienne comme ayant souscrit une pièce de 1050. C’est de l’un de ses successeurs à l’évêché de Clermont, Etienne V de Polignac, qu’il s’agit, no 523.

XI. Bégon II et Arlaldus II. — Bégon partage ensuite l’administration de l’abbaye avec Arlald II, qui vit sous Hugu Capet, nos 170, 338.

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XII. Bégon II et Girbert. — Après Arlaldus II, on associe Girbert à Bégon, de 996 à 1004, no 125. La chronique dit que Girbert mourut dans un pèlerinage à Jérusalem.

Nepos. — Ce même document, après avoir nommé Girbert, ajoute: cui successit abbas nepos. On en a fait l’abbé Nepos. → Corrections Le cartulaire cite, dès 1004, no 313, Arlaldus qui suit. Il était peut-être neveu de Girbert.

XIII. Bégon II et Arlaldus III. — Bégon ne mourut que vers l’an 1010. Il figure encore avec Arlaldus III dans une charte d’environ 1007, no 421. Arlaldus III fut sans doute, comme Hugues, Arlaldus II et Girbert, l’abbé selon la règle, nos 163, 286.

XIV. Airadus. — On pourrait croire que le nom d’Airadus est une variante d’Arlaldus, si l’on ne lisait dans une charte ces mots: Arlaldus, abbas; decaniæ curam gerens Airadus, no 325, qui démontrent qu’Airadus, doyen du temps d’Arlaldus, devint abbé après sa mort, nos 102, 160, 177, 205, etc.

Il est impossible de dire combien de temps vécurent Arlaldus et Airadus. n est probable que ni l’un ni l’autre ne conserva longtemps la dignité d’abbé. Les actes, peu nombreux, qui les mentionnent, sont rédigés par des clercs dont on trouve dejà les signatures au bas de documents de l’époque de Hugues Capet. → Corrections Arlaldus II et Airadus manquent dans le catalogue du Gallia christiana.

XV. Adalgerius. — Doyen du temps d’Airadus, no 244, il lui succéda. La chronique veut qu’il soit devenu archevêque de Narbonne. Mais on ne le trouve pas dans le catalogue des prélats qui ont gouverné cette métropole. Il n’est désigné que dans quatre actes sous le règne de Robert, nos 80, 181, 209.

Odolric de Maleville. — Le chronographe place, entre Adalgerius et Lautard, Odolric de Maleville. S’il ne s’agissait d’une époque très-rapprochée de celle ou vivait cet auteur, qui écrivait à la fin du xie siècle, je croirais à une confusion avec Odolric qui suit Lautard. En tous cas, le cartulaire ne contient rien qui permette d’établir une distinction entre les deux Odolric.

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XVI. Lautard. — Lautard ne fit que passer. Le cartulaire ne contient qu’une pièce non datée qui le nomme. Avant d’avoir le gouvernement de Conques il était abbé de Vincellis, dit la cronique. Dom Martène corrige et met Juncellis, Joncels. Le cartulaire ne contient qu’une charte au nom de Lautard, no 284. Je l’ai placée vers 1025; la chronique de Figeac fait vivre Lautard sous Henri Ier.

Guillaume. — La chronique de Figeac place ici un abbé Guillaume qui aurait gouverné à la fois Conques et Figeac. Elle l’accuse de simonie. Ni le cartulaire ni la chronique de Conques ne contient son nom 1.

XVII. Odolric.. — Dans l’impossibilité de distinguer dans les documents le problématique Odolric de Maleville de l’autre, j’ai réuni après Lautard toutes les pièces où se trouve le nom d’Odolric2. D’après la chronique, le second Odolric bâtit l’église actuelle et le monastère.

XVIII. Etienne II. — La chronique dit qu’Etienne fut élu du vivant d’Odolric. Le fait est confirmé par le cartulaire: le no 350 contient les noms des deux abbés vers 1065. Dans la suite, on ne trouve plus que le nom d’Etienne. Ce fut lui qui soutint le poids du procès contre Figeac. Nous avons vu qu’il assista au concile de Rome de 1076.

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XIX. Bégon III de Mouret1. — Elu en violation de la bulle de Grégoire VII, en 1087, no 61, il fut déposé par le concile de Clermont en 1095, et rétabli par le concile de Nîmes en 1097. Il clôt la chronique de Conques. Le chronographe, son contemporain, dit de lui: Bego venerabilis, qui claustrum construxit, multas reliquias in auro posuit, textus evangeliorum fieri fecit. On remarque dans le trésor de Conques un bas-relief (Ann. arch.) t. XX, p. 219) surmonté d’un petit fronton étranger à la composition primitive. Il est facile de voir que le socle ne lui appartientpas davantage. Ces retranchements opérés, on retrouve dans la plaque du milieu, représentant le crucifiement, avec ces mots: me fieri jussit Bego, clemens cui Dominus sit, l’un des plats de la reliure de l’évangéliaire de l’abbé Bégon III. Le trésor de Conques possède en outre un petit édicule, en forme de lanterne, sur lequel on déchiffre cette indication incomplète: ..... abbas sanctorum Bego partes... Peut-être Bégon III a-t-il commencé le cartulaire. Le cloître qu’il avait fait bâtir n’existe plus; mais son tombeau se voit encore contre le mur de la nef du sud. Il porte cette inscription:

Illic est abbas situs

Divina legs peritus,

Vir Domino gratus,

De nomine Bego vocatus.

Hoc peragens claustrum

Quod versus tendit ad austrum,

Sollerti cura cessit, et altera plura.

Hic est laudandus per secula.

Vir venerandus vivat in eternum

Regem laudando supernum.

XX. Boniface. — Une charte le mentionne en juillet 1107, no 485. Cest peut-être lui qui avait rédigé la pièce no 481. On ne saurait dire jusqu’à quelle époque il a vécu. Les documents qui le concernent sont rares, et datés vaguement des règnes de Henri, /xlv/ roi d’Angleterre de 1100 à 1135, et de Louis, roi de France de 1108 à 1137. Il est fort probable que le cartulaire a été, de son temps, conduit jusqu’au 30me cahier inclusivement.

Les chartes postérieures à Boniface sont trop peu nombreuses pour permettre d’établir la suite complète de ses successeurs jusqu’à la fin du xiie siècle. Le Gallia Christiana indique, après lui, Gaucelin, qui est sans doute le même que Gaucelm, abbé vers 1190; — en 1154, Eudes; en 1165, Hugues II; et en 1175, Olric, qui n’ont laissé aucune trace dans le cartulaire. Ce manuscrit nomme Isarn, de 1160 ou environ à 1179, no 573; puis Gualbert, 1183, nos 574, et 559. Gualbert manque dans le catalogue dressé par les Bénédictins. Le Gallia christiana place, en 1179, un Guillaume d’après le cartulaire de Conques. La charte qu’il cite n’est pas dans ce manuscrit. Je l’ai retrouvée en original et la publie sous le no 574. Cette pièce contient seulement une initiale G. Il s’agit évidemment ici de Gualbert. Guiraudus, Geraldus ou Geraudus qui suit dans le Gallia Christiana ne paraît pas avoir existé plus que Guillaume. Après Gualbert, le cartulaire mentionne encore, en 1189, Bernard et Gaucelme, no 531; et, à une date incertaine, sans doute postérieure, V..? no 554.

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[Note a pag. xlj]

1. Le Gallia christiana ne le fait vivre que jusqu’en 970. Torna al testo ↑

2. C’est à tort que le Gallia christiana place Hugues après Begon II. Torna al testo ↑

3. T. II, p. 57. Torna al testo ↑

[Note a pag. xliij]

1. Après Guillaume, les auteurs du Gallia christiana nomment Airardus. Déjà abbé de Figeac, il dévait, d’après la décision de Grégoire VII, gouverner Conques, s’il survivait à Etienne II. Ce n’est donc qu’après ce dernier qu’il y aurait lieu de l’insérer dans le catalogue des abbés de Conques. Envojé en possession par le concile de Clerroont en 1095, il ne fut pas reconnu par les moines rouergats. Torna al testo ↑

2. Voir l’index chronologique, nos d’ordre 267 à 377. Si l’on adoptait la système des chroniqueurs de Conques et de Figeac, Odolric de Maleville, qui aurait vécu sous Robert, serait désigné dans la charte 285; — l’acte qui nomme Lautard (no 81) serait reporté aux premières années du règne d’Henri Ier; et descendrait dans l’index chronologique du 264° an 271° rang; — toutes les piècest mentionnant Odolric, abbé, et datées des règnes d’Henri Ier et de Philippe Ier, seraient relatives à Odolric II; quant anx titres contenant le nom d’Odolric, une autre indication chrronologique (voir l’index, nos 294-321), l’attribution à Odolric I ou à Odolric II demeurerait indécise. Torna al testo ↑

[Note a pag. xliv]

1. Doit 143, fo 258. Torna al testo ↑